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indispensables, qui seule pouvait changer complètement le
vieux système suivi dans nos manufactures et rendre désor-
mais la production plus rapide et moins coûteuse. C'est
ce que devina le génie d'un homme qui n'était pas fabricant
mais que l'observation et la méditation conduisirent à la dé-
couverte du procédé qui vient aujourd'hui substituer le feu-
tre au drap tissé.
    Wuilliams Robinson comprit qu'il fallait demander à la
mécanique les moyens de suppléer à toutes les opérations
préliminaires dont la suppression ne lui semblait pas moins
possible que nécessaire. Selon lui le drossage, la filature en
gros, la filature en fin, le dévidage, l'encollage, le tissage,
le dégraissage devaient et pouvaient être évités. Le car-
dage devint à ses yeux la première et la plus importante
des préparations dont se composerait le nouveau mode
de fabrication, mais non le cardage tel qu'il se pratique
dans les fabriques ordinaires. Il voulut en faire la base
de toutes les opérations. Pour cela il imagina un système de
cardes qui permit de faire exécuter par une seule et môme
 machine, non pas deux cardages différents, mais un premier
 cardage recevant successivement et sans interruption deux,
 trois, quatre, six, dix couches de matière cardée. C'est la
 Carding qui accomplit de la manière la plus simple et la plus
ingénieuse cette multiplicité d'opérations.
   On sait que, dans l'opération du cardage ordinaire, la ma-
tière cardée sortant du tambour en nappe ou en ruban tombe
dans des paniers ou lanternes d'où elle passe au métier à
filer. La Carding ne procède pas de la sorte. Lorsque la laine
cardée a été détachée par le peigne des dernières épingles
des tambours, elle est reçue en nappe sur une toile de 15 à
18 mètres d'étendue, se mouvant sans fin, et qui se repliant
sous elle-même chargée d'une première couche, revient
sous le peigne recevoir une seconde, puis une troisième, une