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230 indispensables, qui seule pouvait changer complètement le vieux système suivi dans nos manufactures et rendre désor- mais la production plus rapide et moins coûteuse. C'est ce que devina le génie d'un homme qui n'était pas fabricant mais que l'observation et la méditation conduisirent à la dé- couverte du procédé qui vient aujourd'hui substituer le feu- tre au drap tissé. Wuilliams Robinson comprit qu'il fallait demander à la mécanique les moyens de suppléer à toutes les opérations préliminaires dont la suppression ne lui semblait pas moins possible que nécessaire. Selon lui le drossage, la filature en gros, la filature en fin, le dévidage, l'encollage, le tissage, le dégraissage devaient et pouvaient être évités. Le car- dage devint à ses yeux la première et la plus importante des préparations dont se composerait le nouveau mode de fabrication, mais non le cardage tel qu'il se pratique dans les fabriques ordinaires. Il voulut en faire la base de toutes les opérations. Pour cela il imagina un système de cardes qui permit de faire exécuter par une seule et môme machine, non pas deux cardages différents, mais un premier cardage recevant successivement et sans interruption deux, trois, quatre, six, dix couches de matière cardée. C'est la Carding qui accomplit de la manière la plus simple et la plus ingénieuse cette multiplicité d'opérations. On sait que, dans l'opération du cardage ordinaire, la ma- tière cardée sortant du tambour en nappe ou en ruban tombe dans des paniers ou lanternes d'où elle passe au métier à filer. La Carding ne procède pas de la sorte. Lorsque la laine cardée a été détachée par le peigne des dernières épingles des tambours, elle est reçue en nappe sur une toile de 15 à 18 mètres d'étendue, se mouvant sans fin, et qui se repliant sous elle-même chargée d'une première couche, revient sous le peigne recevoir une seconde, puis une troisième, une