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    « Or, cet amour des choses de la chair est une mort, au
 au lieu que l'amour des choses de l'esprit est la vie et la
paix (1). »
   Il ne faut pas s'y méprendre, chaque homme est intéressé
à saisir l'immense portée de ces préceptes, à en pénétrer le
sens : Homère, Platon et Cicéron ont écrit de bien belles
ehoses et qui survivront éternellement chez tous ceux qui
vouent, dans l'intimité de leur cœur, un culte aux nobles pen-
sées; mais nul d'entr'euxn'égale l'apôtre. Saint Paul, au point
de vue humain, est le plus grand génie qui ait jamais existé
parce qu'il a mesuré de son regard la profondeur de la na-
ture humaine, si diversement mélangée, et qu'il a résolu,
par le christianisme, le plus important de tous les problèmes,
celui qui a pour but d'entretenir le juste équilibre, la nor-
malité entre les mouvements impérieux de la chair et les
justes exigences des forces affectives

    Tous ces vastes génies qui dirigèrent, après les Apôtres,
l'établissement du christianisme, se font remarquer par leurs
connaissances étendues sur la nature corporelle de l'homme.
Ainsi Terlullien, Origène, Lactance, saint Clément d'Alexan-
drie, saint Ambroise, saint Augustin, saint Cyprien, saint
Justin, saint Basile, saint Grégoire, etc., à une époque plus
rapprochée de nous, saint Benoît, saint Bernard, saint Bona-
venture, saint Thomas, saint Charles-Borromée, etc., etc.
ont mûrement approfondi, dans leurs ouvrages, l'étude mé-
dicale de l'espèce humaine. Destinés à organiser un ordre
social nouveau, à concentrer en eux la double autorité de
Pères et de chefs spirituels, ces grands hommes devaient pos-
séder une science universelle, et surtout celle de la nature hu-
maine, objet spécial de leur direction. Ce fait est la plus

  (1) Ad Rom., cap. VIII, v. 0.