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84 gligée étalait un grand nombre d'étiquettes de toutes couleurs, de toutes dimensions et de toutes formes, annonçant les objets offerts au public. On vendait là des figures grotesques, des boas pour dames, des souliers de chevreau de fabrique française, des ombrelles vertes, cramoisies, jaunes et bleues, du calicot de Manchesler, des fourchettes de bois sculpté, des étoffes de soie, des cafetières de nouveau métal, des habits tout confec- tionnés, des plumeaux de salon, des confitures, des écrans de cheminée, et, enfin, comme le disait le maître de ce muséum de bas étage, un assortiment complet de toutes sortes de belles et bonnes choses offertes A CINQUANTE POUR CENT AU DESSOCS DU PRIX COUTANT ! ! ! — Mon Dieu, maman, allons-nous entrer dans cette igno- ble boutique ! s'écria miss Thérésa. Que penserait M. Sparkins s'il nous voyait dans un tel lieu ! — Ah ! certes, que penserait-il, en effet, dit miss Marianne, frémissant d'horreur à cette seule idée. — Veuillez vous asseoir, mesdames. Ma première affaire doit être de vous offrir respectueusement des sièges, dit l'ob- séquieux maître de l'établissement. Ce personnage, le menton enseveli dans une énorme cravate, la poitrine parée d'un jabot d'une blancheur douteuse, couvert de chaînes de chrysocale et de bijoux apocryphes, et vêtu avec une ridicule affectation de déférence pour la mode, ressemblait à une véritable cari- cature vivante. — Nous voudrions voir des étoffes de soie, dit mislress Mal- derton. — De suite, madame. M. Blagg ! où est M. Blagg ? — Ici, monsieur, cria une voix au fond de la boutique. — "Veuillez vous hâter, je vous prie, monsieur Blagg. Vous n'êtes jamais là quand j'ai besoin de vous, monsieur. Monsieur Blagg, ainsi sommé de venir au plus vile, accourut avec la plus grande agilité, et se plaça derrière la banque en face des acheteurs qu'il fallait servir. Mais à la vue du nouveau venu mistress Malderton poussa