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Ce qui fait îe mérite spécial du Pédagogue de saint Clé- ment, c'est que les préceptes qui y sont contenus sont tou- jours proportionnés aux lois de l'économie vivante. Le cha- pitre sur les bains paraîtra surtout remarquable, car les rai- sons qui lui font rejeter l'abus des bains chauds indiquent un observateur consommé qui avait dû puiser aux écoles médi- cales les plus renommées des notions sur les forces vitales. Dans cette période de mollesse et de volupté de l'empire ro- main, on recherchait de préférence les modificateurs qui as- souplissent le plus la fibre et relâchent le plus agréablement la force des tissus. Parmi ceux-là , on faisait, à Rome et dans tout l'Orient, le plus grand abus des bains chauds. Les riches voluptueux, au rapport de Martial et de Juvénal, y passaient une grande partie de la journée et n'en sortaient que pour prendre le repas du soir qu'ils prolongeaient très avant dans la nuit. Il résultait delà une énervation géné- rale de tout le système que saint Clément a parfaitement constatée. Il veut qu'on ne fasse usage du bain que dans un motif de propreté, et qu'on ne l'emploie nullement dans un motif de volupté. « Sed ergo voluptatis causa lavaerum reji- viendum ut: impudens enim voluptas estomnino excidenda.... porro aulem balnei fréquentes usus, vires adimunt.natura- Unique roboris vehementiam relaxant sepèy autem dissol- vant (1). L'article sur le sommeil offre le môme genre d'intérêt. Selon lui, un sommeil immodéré est aussi nuisible au corps qu'à l'esprit.... Il faut bannir de nos lits une vaine ma- gnificence : les oreillers, les couvertures enrichies d'or et de pierreries ne conviennent pas 11 est nuisible à la santé de dormir dans une plume moelleuse, où le corps entraîné par son poids s'enfonce tout entier, et par conséquent s'ense- (1) Ped., liv. 0, p. î}2.