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 sortes de révolutions, comme cause directe, mais seulement
 comme manifestation d'autres causes plus puissantes. Cha-
 cun des gouvernements qui se sont succédés en France
 depuis un demi-siècle a eu son principe de ruine parti-
 culier. Le régime constitutionnel de 1791 tombe, parce
 que sa défense contre l'étranger exige un chef qui ne soit
pas intéressé au triomphe de ses ennemis. La Convention
 qui lui succède est une dictature et n'a rien à démêler
avec la liberté de la presse. Le Directoire, au contraire,
est en lutte perpétuelle avec elle 5 mais en cela la presse
marche d'accord avec les corps représentatifs et avec la
majorité de la bourgeoisie. Elle ne fait qu'exprimer un fait;
la réaction monarchique née des excès du gouvernement
conventionnel. Le pays interrogé par le gouvernement dans
les élections répondait : Monarchie. Les conseils représen-
tatifs, fidèles à cette mission, répondaient dans le même
sens aux communications du gouvernement, et la presse
était conséquente à tout cela. Ah ! s'il n'y avait pas eu
en France l'anomalie d'un gouvernement républicain dans
sa forme et d'un pays redevenu monarchique, si la presse
hostile n'avait pas eu sa racine dans la bourgeoisie in-
fluente et son appui dans les conseils, croit-on que le Di-
rectoire n'aurait pas dédaigné une trentaine de journa-
listes ? Aurait-il eu besoin de s'armer contre eux du coup
d'état de fructidor ? Et cependant aux vices de sa po-
sition joignant ceux de ses actes, le Directoire, composé
d'hommes médiocres et divisés entr'eux, subsiste par sa
seule force de gouvernement du pays. S'il succombe, ce
n'est pas sous les coups de la presse, c'est devant quelque
chose de tout opposé, devant la violence militaire. L'au-
torité napoléonienne périt à son tour par la force, non
la force morale dont la presse est l'organe, mais par la