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381 p u r e t é , pas même sous Grégoire VII. T a n t ô t ces deux for- mes sociales se sont mutuellement modifiées ou ont été tempérées p a r quelque élément existant à côté d'elles dans la société. T a n t ô t , elles se sont fait la guerre et l'on a vu alors, ici le prince réveiller parmi ses sujets l'esprit d'exa- men contre l'Eglise, là , la théocratie p r ê c h e r des senti- ments d'indépendance parmi les sujets d'un prince rebelle à ses lois. Mais q u ' i m p o r t e cela p o u r ma conclusion? Ce q u e j'affirme, c'est que la suppression de la liberté d ' é - crire est la conséquence logique de l'un de ces deux des- potîsmes ; en cela point de terme moyen. S'il y a quelque chose dans la société qui puisse avoir un droit à maintenir contre l'état ou contre le p r i n c e , il faut à ce droit la plus nécessaire des garanties, la faculté de se défendre, p a r la parole, si l'on n'aime mieux lui accorder l'épée. Mais l'épée, c'est l'arme du p r i v i l è g e ; elle était le droit des anciennes franchises féodales, La parole, la presse, c'est l'arme de la liberté m o d e r n e , de la liberté de tous. C'est le droit qni sert à p r o t é g e r et à défendre tous les droits. V. Mais comme on peut très bien concevoir l'autorité reli- gieuse a u t r e m e n t que la théocratie absolue, et l'autorité ci- vile autrement que le p u r despotisme, voyons donc com- m e n t la liberté de la presse peut se concilier avec ces deux principes fondamentaux des sociétés humaines. J ' a b o r d e tout de suite le point le plus difficile de ma thèse. La religion c'est la vérité absolue, contre laquelle tout ce qui se conçoit dans la pensée est une e r r e u r , con- tre laquelle toute e r r e u r soutenue avec persistance est u n