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p u r e t é , pas même sous Grégoire VII. T a n t ô t ces deux for-
mes sociales se sont mutuellement modifiées ou ont                 été
tempérées p a r quelque élément existant à côté d'elles dans
la société. T a n t ô t , elles se sont fait la guerre et l'on a vu
alors, ici le prince réveiller parmi ses sujets l'esprit d'exa-
men contre l'Eglise, là, la théocratie p r ê c h e r des senti-
ments d'indépendance parmi les sujets d'un prince rebelle
à ses lois. Mais q u ' i m p o r t e cela p o u r ma conclusion? Ce
q u e j'affirme, c'est que la suppression        de la liberté d ' é -
crire est la conséquence logique de l'un de ces deux des-
potîsmes ; en cela point de terme moyen. S'il y a quelque
chose dans la société qui puisse avoir un droit à maintenir
contre l'état ou contre le p r i n c e , il faut à ce droit la plus
nécessaire des garanties, la faculté de se défendre, p a r la
parole, si l'on n'aime mieux lui accorder l'épée. Mais l'épée,
c'est l'arme du p r i v i l è g e ; elle était le droit des anciennes
franchises féodales, La parole, la presse, c'est l'arme de la
liberté m o d e r n e , de la liberté de tous. C'est le droit qni
sert à p r o t é g e r et à défendre tous les droits.



                                 V.


   Mais comme on peut très bien concevoir l'autorité reli-
gieuse a u t r e m e n t que la théocratie absolue, et l'autorité ci-
vile autrement que le p u r despotisme, voyons donc com-
m e n t la liberté de la presse peut se concilier avec ces deux
principes fondamentaux des sociétés humaines.
   J ' a b o r d e tout de suite le point le plus difficile de ma
thèse. La religion c'est la vérité absolue, contre laquelle
tout ce qui se conçoit dans la pensée est une e r r e u r , con-
tre laquelle toute e r r e u r soutenue avec persistance est u n