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511 Quant un amant grec ou romain en était arrivé au mo- ment de donner à sa belle cette vive démonstration de sa tendresse, il commençait toujours par lui déchirer sa ro- be ; et cela se faisait comme nous le raconte Ovide, depuis le collet jusqu'à la ceinture inclusivement; c'était la rè- gle- Àud iunicam summa deducere turpiler ora Ad mediam, medice zona tulissel opem (1). Ensuite le cher ami tappait à grands coups de poing sur la poitrine de la personne aimée. C'est ainsi que Mopsus bat sa maîtresse dans la troisième églogue de Calpurnius. Protinus ambas Deduxi lunicas et pectora mida cecidi (2). Je demande mille pardons aux dames qui liront cet agréa- ble article, si je mêle du latin à un sujet aussi éminem- ment français : « Fart d'aimer sa maîtresse. » Mais pour convaincre il faut des autorités respectables, et il est con- venu que les auteurs latins sont ce que nous avons de plus respectable dans toutes les questions de droit fran- çais. Et puis ces dernières citations latines sont précieu- ses encore à d'autres titres : on peut en tirer, pour notre ville manufacturière de Lyon, une curieuse observation d'économie politique, touchant les étoffes des anciens* Quelque supériorité qu'ils aient sur nous d'ailleurs, il pa- raît que leurs fabriques étaient inférieures aux nôtres. Au moins je connais peu de nos étoffes qu'on pût déchirer si facilement. C'est un plaisir de moins que nous avons. A juger Tibulle par quelques passages de ses écrits, on serait tenté de croire qu'il ne battait pas sa maîtresse* Cependant ces mêmes passages examinés avec plus d'at- (1) Ovide, amor, lib. 2. (2) Tibulle,tib. l.eleg. 7.