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430 « dire qu'il y a un droit qui soit nu! et non obligatoire, parce « qu'il sérail contre le droit; et si, disant cela, vous vous ap- « pelez Bossuel, voilez-vous la face pour la force redoutable « de prosélylisme que vous avez donnée à l'erreur. » Que répondre à celle apostrophe audacieuse ? Elle ne réveil- lera pas l'évêque de Meaux de son sommeil : s'il avait enten- du voire réquisitoire, il ne se voilerait pas la face avec son linceul, il se dresserait sur sa tombe pour répéter au monde ses paroles de vérité. Avec voire Ihéorie, les esclaves qui ayant acquis la con- science de la dignité humaine, s'enfuient de la servitude, peuvent bien avoir raison devant Dieu, mais devant les hom- mes, s'ils n'ont pas le bonheur d'échanger les fers pour la li- berté, ils sont châliés légitimement,, et le maître a droit de les faire mourir sur la croix de Verras, ou sous les coups du fouet intimidateur. C'était le droit social qui faisait monter les martyrs sur les échafauds et sur les bûchers. Ils avaient, à leurs périls et ris- ques, attaqué Jupiter, fondement du Capitole et de la société p a y e n n e ; et les empereurs qui les envoyaient sentir le baiser du Dieu nouveau dans le tranchant de l'épée et les étreintes de la flamme, exerçaient le droit légitime de punir. Voilà où aboutit la doctrine de l'auteur de l'Etude. Elle a fait descendre la justice de son siège auguste^ et lui a arraché son titre sacré de légiiimiLéP Voici, en effet, toutes les conséquences des théories qui prennent leur point de dépari dans l'empirisme et le sensua- lisme ; et celle doctrine a pourtant la prétention de fonder le droit de punir sur lajuslice absolue. Comme M. Gilardin est courageux dans ses déductions, il combat aussi l'axiome des jurisconsultes qui veut que lout délit se compose du fait et de l'intention. C'est-à -dire que, suivant lui, pour l'existence d'un délit, il n'est pas nécessaire d'une intention criminelle con- traire à la loi morale ou à la loi positive; car le mal social doit être réprimé abstraction faile des intenlious, el la loi po- sitive est présumée connue de tous, la société reposant sur la fiction de la notoriété universelle de la loi. Enfin, dans une semblable théorie, quel peut être le but de la pénalité? « Je ne nierai pas sans doute que secondaire- « ment et sous un rapport subordonné, l'expiation et la répa- « ration n'entrent dans les effels des peines dont dispose la « justice sociale; mais il est évident que l'office solennel, « direct et primitif n'est pas d'exiger du coupable une expia- « tion et de guérir la trace du mal qu'il a fait. » Comme nous ne voulons pas mutiler la pensée de M. Gilar- din, nous ajouterons qu'il ne conteste pas non plus qu'il ne