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                               III.


   Plusieurs suppositions furent faites le dimanche malin sur
le mode de transport que choisirait, pour venir à Camberwell,
cet Horatio Sparkins si impatiemment attendu. Prendrait-il
un gig, ou viendrait-il à cheval, ou daignerait-il honorer de sa
présence la voiture publique ? Ces conjectures, et beaucoup
d'autres encore, qui, toutes, avaient Sparkins pour objet,
occupèrent l'attention de la famille pendant cette matinée.
   — Sur ma parole, ma chère, il est fort désagréable que votre
frère, dont les manières sont si triviales, se soit invité à dîner
aujourd'hui à Oak-Lodge, dit M. Malderlon à sa femme. J'avais
l'intention, eu égard à ce que Mossieu Sparkins doit venir
s'asseoira ma table, d'inviter seulement Flamwell ; et voici
que votre frère vient sans façon se constituer notre convive.
Cela est vraiment insupportable. Je déclare que je donnerais
volontiers mille livres pour éviter le désagrément d'entendre
ce petit détaillant parler de son négoce et de sa boutique. Et
du diable s'il prend jamais le soin d'agir avec discrétion sur ce
point! 11 est tellement incarné avec sa mélasse et sa canelle,
qu'il se croit obligé d'en parlera tout venant.
   M. Jacob Baxton, beau-frère de M. Malderlon, était un gros
épicier, plein de bon sens, mais vulgaire et dépourvu de sen-
timents délicals.Il ne négligeait aucune occasion de parler de
son commerce ; « car, disait-il, mon commerce me fait riche,
je serais un ingrat de l'oublier. »
   — Àh ! Flamwell, mon cher ami, comment vous portez-
vous ? dit M. Malderlon à un gros petit homme à lunettes
vertes, qui entrait dans le salon. Yous avez reçu mon billet ?
   — Oui, je l'ai reçu ; et en conséquence de son contenu,
me voici.
   —• Eh bien ! vous qui connaissez tout le monde pourrez-