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208 hominum salvator), n'est que le mot i^euç (poisson) un peu altéré par l'action du temps, et qui, ainsi que nous l'a- vons dit, est le nom symbolique dont les premiers chrétiens se servaient pour voiler aux yeux des persécuteurs le véritable nom du divin rédempteur. Certainement, Messieurs, cela peut être ; et je dirai même qu'à en juger par les suppositions que fait l'auteur avec une très réelle connaissance de la langue grecque, et des substitutions d'une lettre à une autre qui successivement se sont introduites dans l'écriture, cela est très vraisemblable ; mais vous comprenez que, pour dire qu'il en est réellement ainsi, il faudrait avoir eu le monument lui- môme sous les yeux, et avoir pu l'examiner à loisir; il fau- drait encore avoir recherché s'il a été élevé dans un temps où les chrétiens, en édifiant un temple au vrai Dieu, avaient besoin de dérober à la connaissance de leurs ennemis le nom de Jésus-Christ qu'ils adoraient; ou bien, si l'habitude de se servir d'un emblème a pu en continuer l'usage alors que la nécessité d'y recourir avait cessé. Il ne nous reste plus, Messieurs, à remplir, que la dernière partie de notre tâche, la dernière et en même temps celle qui est la plus pénible. Non que nous éprouvions aucun em- barras à réduire en peu de lignes le rapport que nous venons de vous présenter ; mais il arrive plus d'une fois qu'il y a quelque difficulté à exposer franchement ce que l'on croit être la vérité sans manquer aux égards que l'on veut toujours conserver pour ceux qui s'en sont étrangement écartés. Nous pensons cependant que nous demeurerons dans les bornes de nos devoirs et dans celles qu'imposent les convenances en vous offrant ainsi le résultat de notre examen : 1° L'auteur, dans son premier opuscule oui a pour titrç. Lettre sur le Poisson-Dieu..., nous a paru avoir heureusement expliqué l'inscription qui, suivant lui, a été récemment décou- verte dans le polyandrium des premiers chrétiens d'Augusto-