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^ïle était unie à un corps. Ainsi cette supposition que famé
à la mort dégagée de toute espèce d'organe corporel conli-
îiuera d'exister à l'état d'esprit pur est une supposition direc-
tement contraire au principe de la raison suffisante et à la loi
de la continuité. Mais Bonnet pour prouver que Pâme dans une
vie nouvelle demeurera unie à un corps se fonde encore sur
un autre ordre de considérations. Qu'est-ce que l'homme ?
l'homme est essentiellement un être mixte. Ce n'est pas un
corps, ce n'est pas une ame, c'est le résultat de l'union d'un
certain corps avec une certaine ame. Si l'ame ne demeurait
pas unie à un corps, ce ne serait pas l'homme qui durerait
dans une autre vie, ce ne serait pas l'homme qui serait per-
fectionné, qui serait puni ou récompensé. En effet, la per-
manence de l'ame n'est pas la permanence de l'homme,
puisque l'ame n'est pas. tout l'homme. Donc l'homme doit
exister dans la vie future à l'état d'être mixte comme dans la
vie actuelle. D'ailleurs la pensée, la mémoire ne pouvait
exister sans certaines conditions organiques, Bonnet affirme
que l'ame à l'état d'esprit pur ne pourrait ni penser, ni se
souvenir, et par conséquent n'aurait plus de personnalité, de
sorte qu'en réalité n'ayant pas le souvenir d'avoir déjà existé,
elle serait comme si elle n'était pas immortelle. C'est donc
l'homme tout entier qui doit survivre à cette vie, c'est l'ame
avec le corps. La mort, suivant l'expression de Charles
Bonnet, est une préparation à une sorte de métamorphose qui
doit faire jouir l'homme tout entier d'une vie nouvelle et
meilleure» Son ame et son corps sortiront plus parfaits de
cette heureuse métamorphose. Mais quel est ce corps auquel
l'ame doit demeurer attachée dans une autre vie ? sera-ce
un corps nouveau, ou bien le même corps auquel elle a été
unie en cette vie, et quelle sera la nature de ce corps ?
Ici entre les opinions de Charles Bonnet et les opinions de
Lcibnitz il y a une différence importante. L'ame dans l'autre