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 laisien et narquois, homme érudit, qui en savait plus loug
  sur cette matière que vous n'en imaginerez jamais. En deux
 mots, voici sa doctrine :
     1° Voulez-vous savoir si vous aimez votre maîtresse ?
 Examinez si vous êtes dans l'habitude de la Lattre ou de
 ne pas la battre. Si, par malheur, vous vous trouvez dans
 le dernier cas, vous n'en êtes pas encore à l'amour.
    2° Voulez-vous être aimé de votre maîtresse ? Battez-la.
     Sans doute ici l'on va se récrier à l'impertinence. Tous
 les soupireurs d'élégies, jansénistes de la romance, vont
 fulminer des anathêmes contre mon Champenois. C'est
 très moral de la part de ces messieurs, mais mon livre est
 très logique. Faites-moi le plaisir de le suivre dans son rai-
 sonnement, et puis vous jugerez après.
    " t° Il est, dit Grosley, membre de l'Académie,—car
 Grosley étoit académicien, et, qui pis est, Champenois,—il
 est, dit-il, de toute bienséance et de toute nécessité de
 battre ce qu'on aime.
    2° Les Grecs et les Romains battaient leurs maîtresses.
 Et ceites on a assez invoqué l'exemple de ces gens-là pour
 que nous les regardions comme des modèles.
    3° L'histoire prouve à ne pas laisser de réplique que,
 chez les peuples les plus civilisés, les amoureux battaient et
battaient joliment leurs maîtresses.
    4° Etant établi qu'on a battu sa maîtresse seulement
dans les siècles polis, et notre siècle étant un siècle poli,
la conclusion va sans dire.
    Voulez-vous maintenant des exemples, argumentum ad
hominem, comme on dit à la Sorbonne ? Nous en avons
les mains pleines.
    Pour peu que vous ayez eu le bonheur d'aller au collège
et d'ouvrir un livre grec ou latin, vous vous souviendrez