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 un temple ou à un monument de la Vienne gallo-romaine.
L'édifice se termine à l'ouest par unnarthesetunante-porche
surmonté d'une tour romane, dont l'ornementation (cintre
 trilobé des fenêtres; colonnes cylindriques déjà élancées) fixe
la date au XIIe siècle. Mais la partie ancienne de l'édifice la
mieux conservée et la plus intéressante, est la porte par la-
quelle on pénétrait du narthex ou vestibule intérieur dans le
corps même de l'église. Cette porte est cintrée selon le sys-
tème roman ; le tympan couronné d'une double archivolte qui
repose sur deux colonnes rondes à chapiteaux à feuillage,
présente de curieuses incrustations. Ce sont des briques car-
rées placées en losange et formant la croix, de chaque côté
se trouvent deux chevrons aussi en briques, tandis qu'une
bande ondulée se déroule au-dessus du linteau. Sur la paroi
extérieure du transept nord se remarquent encore dans un ap-
pareil moyen de semblables incrustations en briques rouges ;
l'on sait que ce genre d'ornementations était usité dans la pre-
mière période romane, ainsi nous pouvons sans crainte as-
signer aux parties ainsi caractérisées une date certaine anté-
rieure au Xe siècle. On peut ramener sous la même date les
fenêtres de la nef, côté du nordt dont le cintre est formé de
clavaux réguliers et de briques alternées. L'extérieur de
l'abside est aussi fort ancienne, elle affecte la forme octogone
peu commune dans les monuments romans, et elle est cou-
ronnée par une frise que soutiennent des modillonsà feuilla-
ges alternés de fleurons, d'une exquise pureté de travail. Je
signalerai, en outre, près de Saint-Pierre, la chapelle de
Notre-Dame, son ancienne annexe, dont le plan figure une
croix grecque, comme montrant l'architecture romane sous
toutes ses formes dans cette partie de la Bourgogne dauphi-
noise. Saint-Pierre et ses annexes appartiennent à la fabri-
que de Saint-Maurice, espérons qu'elle saura les préserver
d'une ruine complète.
    Après Saint-Pierre, l'église abbatiale de Saint-André-le-
Bas s'est offerte à notre visite. Nous regrettons de consigner
dans ce rapport, nous qui aurions voulu n'avoir à donner que
deséloges sans restriction, l'inintelligence d'une restauration
qui, sous prétexte d'embellissement, a couvert les parois in-
térieurs d'un badigeon multicolore, qu'avec un peu de bonne
volonté on pourrait peut-être appeler une peinture à fres-
que. Cependant l'archéologue n'a point à dédaigner ce monu-
ment. 11 peut étudier avec fruit les beaux chapiteaux anti-
ques du chœur, la richesse des pilastres intérieurs ornés de