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2G4 losanges, de bandelettes, de galons. Nous avons vu avec inté- rêt deux belles croisées romanes dont les moulures du cintre sont soutenues par des colonnes qui viennent appuyer leur base sur des lions couchés. Cette ornementation symbolique est assez commune dans les édifices similaires d'Italie; on en trouve quelques-uns dans les provinces du midi de la France ; point dans le nord. La date de ces croisées nous a été révélée par une inscription portant le millésime 1152 et le nom de 1 architecte qui les construisit : il s'appelait Martin. A côté de ce beau monument, nous avons remarqué un arc-boutant roman qui contrebutte le paroi sud de Saint-André. Cette construction due au XIIe siècle est sous le rapport du syn- chronisme de l'architecture romane une chose importante. Un grand nombre de provinces méridionales trans-ligérien- nes, et notamment l'Auvergne, repoussent dans leur système basilical ou roman le contrefort à pilastre et surtout l'arc- boutant. La tour carrée qui sert de clocher à Saint-André, percée de fenêtres cintrées accouplées, présente deux époques dans son édification ; la partie élevée est évidemment postérieure, on peut la dater du XIIIe siècle. Poursuivant toujours l'exploration des monuments de l'ère romane, il nous fut signalé par M. Vital Berthin une rotonde bysantine, aujourd'hui habitée, devenue une propriété parti- culière, dont l'ancien usage est ignoré. Nous avons pensé que ce bâtiment circulaire, couvert par un dôme qui repose sur un cercle de colonnes à chapiteaux feuilles était une cha- pelle; nous avons môme cru retrouver l'autel qui y servait au saint sacrifice, dans le jardin de M. Johannot. Accueillis par la plus gracieuse politesse, nous avons pu y étudier ce mo- nument. C'est un autel roman portatif formé d'une base, de trois colonnettes et d'une table décorée de lacets et de six lobes, haut de 83 et large de 90 centimètres, taillé dans un seul bloc de marbre blanc. Nous avons terminé la visite des monuments religieux par celle de l'ancienne cathédrale archiépiscopale dédiée a Saint- Maurice. Loin do moi, Messieurs, la pensée de vous décrire cet édifice. Comment raconter en quelques lignes cette belle histoire, tracer îc magnifique plan de ce poème de pierre. Comment vous dire ici dans un style froid, technique, les ar- dentes inspirations qui créèrent cette église et qui en firent une si grande chose, si grande, qu'elle est digne du Dieu pour lequel elle fût bâtie. Non, je ne le puis, Je vous laisse