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faire fleurir enfin les lettres et les arts. C'est dans un but
aussi noble et aussi grand que les congrès vont puisant par-
tout. Nous devons savoir gré à M. de Caumont d'avoir
doté la France d'une si utile institution, et remercier aussi
M. Comarmond de s'y être activement associé dans l'intérêt
de la neuvième session.
   Si quelques personnes avaient, dans le principe, jeté le ri-
dicule et la plaisanterie sur le Congrès, elles ont été les pre-
mières à le prendre au sérieux quand elles ont vu la marche
et l'ordre des travaux. La municipalité, par les 12,000 francs
qu'elle a votés pour les fêtes à donner en cette circonstance,
et la ville entière, par son altitude, ont montré qu'elles
comprenaient l'importante mission de ces assemblées : aussi
pour rendre le séjour de notre ville plus agréable aux nom-
breux étrangers qui s'y étaient donnés rendez-vons, M. le
Maire s'est-il empressé de leur ouvrir ses salons, et il en a
fait les honneurs avec cette aménité qui le caractérise. Nos
amateurs, nos collectionnistes avaient mis à la disposition de
tous, leurs cabinets d'antiquités et d'objets d'art, leurs gale-
ries de tableaux, leurs trésors de tous genres. M. Zeiger, cet
artiste dévoué à son art, a fait entendre ses belles orgues, et
a laissé son auditoire dans l'étonnement de son jeu de voix
humaine. M. le lieutenant d'Argy a, dans une séance, fait
connaître les nombreux exercices du Gymnase militaire qu'il
dirige avec un grand succès.
   Le 7 septembre, l'excursion à Vienne, préparée par les
soins de la commission des fêtes, est venue interrompre les
travaux des sections. Voici en quels termes, le lendemain,
M. Branche, inspecteur des monuments historiques de la
Haute-Loire, a rendu compte à l'assemblée générale de cet
intéressant voyage :
   A six heures du matin, une nombreuse foule était déjà
accourue sur les quais du Rhône, pour jouir du spectacle
qu'allait lui offrir la fuite puissante de deux bateaux à va-
peur pavoises d'écussons et de pavillons aux couleurs natio-
nales , aux armes de toutes les nations européennes. Ils
avaient à peine levé l'ancre, au bruit du canon, que déjà la
ville de Lyon disparaissait noyée dans les brouillards du ma-
tin. Qui donc s'en allait ainsi, cheminant sur le dos du fleuve
comme sur la croupe d'un monstre marin ! C'étaient vous,
Messieurs, à qui l'hospitalité municipale avait offert deux
élégants bateaux (le Syrius), une musique militaire, un