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Rey; vous avez bien voulu m'associer à ces trois honorables
collègues, et, quoique je ne sois dans cette commission qu'une
sorte de hors-d'œuvre qui ne peut contribuer en rien à
une juste appréciation des deux opuscules, il se trouve néan-
moins que c'est à moi qu'ont été dévolus le soin de les
étudier avec plus d'attention, et l'honneur de vous en en-
tretenir.
   Le premier de ces opuscules porte ce titre bizarre :
Lettre sur le Poisson-Dieu des premiers chrétiens, à propos
    (Tune inscription grecque inédite, trouvée près d'Autun.
    Nous disons que ce titre est bizarre, et je pourrais ajouter
qu'il est réprèhensible, puisqu'il présente l'idée que les pre-
miers chrétiens auraient adoré un poisson. L'auteur cepen-
dant est bien loin de cette absurde supposition, et il re-
connaît, aussi bien que nous, la pureté du culte que nos
pères rendaient au seul vrai Dieu- Mais il n'a pas pensé
qu'il y a des règles de convenance que l'on ne doit jamais
enfreindre, quelque désir qu'on ait de faire valoir son œuvre
par une annonce piquante, et d'exciter la curiosité de ceux qui
ne se donneraient pas même la peine de tourner le premier
feuillet d'une brochure, si le frontispice ne leur présentait
quelque chose d'extraordinaire. Cette critique vous paraîtra
peut-être un peu sévère; il m'a semblé néanmoins que,
si, dans un siècle où le commun des hommes n'a que de
l'indifférence pour ce qui porte le sceau de la raison et
de la sagesse, quelques auteurs ont la faiblesse de se con-
former à la manière des charlatans qui jettent à la mul-
titude des paroles merveilleuses pour l'inviter à passer sous

fragments qui, pris isolément, pouvaient doaner lieu à des méprises sur les
intentions de l'auteur, il s'est vu dans la nécessité de réclamer de M. le
Directeur de la Revue du Lyonnais une place dans son recueil, avec prière
d'y insérer ce rapport dans son entier.         {Hôte de l'Auteur).