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194 Rey; vous avez bien voulu m'associer à ces trois honorables collègues, et, quoique je ne sois dans cette commission qu'une sorte de hors-d'œuvre qui ne peut contribuer en rien à une juste appréciation des deux opuscules, il se trouve néan- moins que c'est à moi qu'ont été dévolus le soin de les étudier avec plus d'attention, et l'honneur de vous en en- tretenir. Le premier de ces opuscules porte ce titre bizarre : Lettre sur le Poisson-Dieu des premiers chrétiens, à propos (Tune inscription grecque inédite, trouvée près d'Autun. Nous disons que ce titre est bizarre, et je pourrais ajouter qu'il est réprèhensible, puisqu'il présente l'idée que les pre- miers chrétiens auraient adoré un poisson. L'auteur cepen- dant est bien loin de cette absurde supposition, et il re- connaît, aussi bien que nous, la pureté du culte que nos pères rendaient au seul vrai Dieu- Mais il n'a pas pensé qu'il y a des règles de convenance que l'on ne doit jamais enfreindre, quelque désir qu'on ait de faire valoir son œuvre par une annonce piquante, et d'exciter la curiosité de ceux qui ne se donneraient pas même la peine de tourner le premier feuillet d'une brochure, si le frontispice ne leur présentait quelque chose d'extraordinaire. Cette critique vous paraîtra peut-être un peu sévère; il m'a semblé néanmoins que, si, dans un siècle où le commun des hommes n'a que de l'indifférence pour ce qui porte le sceau de la raison et de la sagesse, quelques auteurs ont la faiblesse de se con- former à la manière des charlatans qui jettent à la mul- titude des paroles merveilleuses pour l'inviter à passer sous fragments qui, pris isolément, pouvaient doaner lieu à des méprises sur les intentions de l'auteur, il s'est vu dans la nécessité de réclamer de M. le Directeur de la Revue du Lyonnais une place dans son recueil, avec prière d'y insérer ce rapport dans son entier. {Hôte de l'Auteur).