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87 grosses pierres , amènerait sûrement des trouvailles pré- cieuses, particulièrement du côté de la rive droite, le long du quai Fulchiron, où ont été faites les dernières découvertes qui ne sont pas les moins importantes. Les remblais qui seront nécessaires pour l'exhaussement du nouveau quai se feront., sans nul doute, au moyen de dragues ou pelles recourbées en fer qui, mises enjeu par une machine à vapeur ou par des chevaux, vont chercher la terre au fond de la rivière, il s'agirait de substituer, à quelques-unes de ces pelles, des fourchettes ou griffes de plus grandes dimensions. Ces fourchettes seraient composées de cinq dents^ ou barres de fer recourbées se terminant en pointe et espacées de cinq centimètres. Trois de ces branches seraient plus longues que les autres et iraient labourer le fond à une plus grande pro- fondeur. On promènerait d'abord le bateau supportant la drague le plus près possible des pilotis et l'on s'avancerait ensuite à plusieurs mètres de ces mêmes pilotis en formant de cette manière nombre de sillons qui entreraient à la profondeur de 50 à 70 centimètres dans le lit de la rivière. On accrocherait sans nul doute toutes les pierres et tous les fragments de statues et d'antiquités qui peuvent être tombés sur les bords de la Saône, ou y avoir été jetés. Par la disposition des griffes évidées on n'enlèverait pas le sable qui chausse les pilotis ou les fondations du quai. En quelques semaines passées à dra- guer, l'on serait bien certain de repêcher tous les objets inté- ressants cachés sous le limon de la rivière, et dans la suite on n'accuserait pas avec justice l'administration d'être restée si indifférente, lorsqu'il s'agissait de recouvrer par une faible dépense, des objets antiques si curieux sous le rapport artis- tique et historique. M. Comarmond passe en revue plusieurs autres fragments de statue en bronze. Il nous apprend qu'une portion d'un pied d'homme d'une statue en bronze fut encore trouvée dans les fondations du même quai, ainsi que des morceaux d'archi- traves et de frises ornementées de rinceaux, de perles, et une portion de colonne cannelée avec sa base engagée. Tous ces fragments d'architecture en pierre de Choin de Fay, déposés à présent sous les portiques du palais Saint-Pierre, nous font croire que sur la rive droite de la Saône, où ont été faites ces découvertes, il existait jadis un temple, et que devant ce temple avait été élevée la statue équestre à laquelle se rap- portent les deux morceaux de bronze dont M. Comarmond a donné une lucide description. Cet ouvrage renferme encore l'historique d'un troisième frag- ment de jambe de cheval en bronze, trouvé près delà place