Revue du Lyonnais » série 1 - n°14 ( 1841 ) » pp.088

                                 88
d e l à Gare de Perrache, et d'un quatrième fragment de même
métal, mais de proportions beaucoup plus grandes, et recueilli
dans le clos des Bernardines.
    Il se pourrait que le cheval auquel a appartenu ce fragment,
et dont la hauteur devait être de trois mètres, fût placé devant
une des entrées de l'amphithéâtre ; mais ce n'est qu'une hypo-
thèse que nous hasardons.
    M. Comarmond rétablit avec clarté la manière et les pro-
cédés employés par les Romains pour couler le bronze de leurs
statues. D'après le rapport fait par Adamoli, Delorme et de la
Tourelte sur la première jambe de cheval trouvée en 1766, le
travail des anciens sur le bronze qu'ils employaient dans la
statuaire était tellement difficile et compliqué que l'élévation
d'une statue de ce métal aurait été une œuvre presqu'impos-
sible. La dissertation toute entière de notre compatriote est
remplie de faits intéressants qui perdraient à être analysés.
                                            Al. FLACHÉBON.




          GERBE LITTÉRAIRE, par M. E d . SERVAN DE SOGSY ( 1 ) .

   Toute Å“uvre de l'intelligence est le reflet de l'individu m o -
difié par son époque, et parmi ces œuvres, les recueils de
poésies peignent le mieux une existence psycologique, N'est-
ce pas en eux que viennent se concentrer tous les rayons du
foyer personnel ? Libre dans l'essor de son imagination, le
poète suit son cœur et sa tête, et suivant que la nature l'y
p o r t e , il chante ou gémit, applaudit ou crie anathème. « Lais-
sez-le faire, dit quelquefois le monde, c'est un poète! » El ce
mot résume sa complète indépendance, ses privilèges et son
cachet p r o p r e .
   Pour juger un poète, il y a donc deux marches à suivre :
l'étudier et le comprendre en procédant à la lecture de son
livre, ou bien voir sa personne avant d'arriver à son œuvre.
Le premier moyen est souvent le seul possible; mais, toutes
les fois qu'il est facile, le second semble devoir être préféréi
C'est un soin préparatoire agréable et utile, c'est l'initiation
aux pensées de l'écrivain. Essayons-en vis-à-vis de l'auteur qui
nous occupe.


   (1) On souscrit, à Lyon, chez Giberton et Brun, libraires, petite rue Mer-
cière, 7.
   La livraison envoyée franco à domicile est de 2 fr. Leur nombre s'élèvera
à douze.