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472                          REVUE DU MOIS

et la reconstitution de cette pièce monumentale exigerait une dépense
de six à huit mille francs; et tout cet emplacement perdu pour la cul-
ture des roses et la plantation des cerisiers ! C'est à renoncer à la villé-
giature, en s'écriant :
                  Qui nous délivrera des Grecs et des Romains.

   Ce sol fertile — en surprises — était occupé par une opulente
villa, ruinée sans doute par le feu des Barbares, ainsi que l'attestent
maints débris calcinés. Il n'est pas impossible que les recherches ulté-
rieures révèlent, pour l'amphithéâtre de Fourvière, la même cause de
destruction. Au moins fallait-il plus de quelques heures pour anéantir
les théâtres des anciens.

  >K La sollicitude paternelle de nos édiles vient de prescrire l'éclairage
à la lumière électrique de nos salles de spectacle. C'est bien ; mais
mieux serait encore une amélioration dans les procédés de construction
pour les théâtres à venir et aussi dans l'aménagement des salles
actuelles, qui, dans bien des cas, pourraient être corrigées. Chenavard
avait donné, sur chaque façade de côté du Grand-Théâtre, des débou-
chés aux escaliers intérieurs. Pour gagner la location de deux échoppes,
mesurant trois pieds de profondeur, l'administration municipale a
supprimé ces utiles voies de dégagement. Il faut les rétablir sans
retard.

   >fC Toutefois, la mesure prescrite pour l'éclairage a du bon, et tout
Lyonnais approuvera cet arrêté. Mais que dire de la décision ministé-
rielle modifiant les noms de nos trente-quatre forts, casernes ou éta-
blissements militaires? d u e dire aussi du régime administratif d'un
pays qui permet au premier chef de bureau venu, soit de changer
la tenue de l'armée, comme un gandin change la livrée de ses
domestiques, soit de bouleverser une nomenclature consacrée par
l'usage et justifiée par la géographie ou l'histoire ?
  Il était donc bien subversif de désigner par les noms des lieux où ils
sont situés les forts ou quartiers du Mont-Verdun, de Vaise ou de
Perrachc, de conserver son appellation plusieurs fois séculaire au
bastion Saint-Jean, de perpétuer le souvenir d'un fait d'histoire locale
dans le nom de la caserne de la Part-Dieu. Je me demande ce que
va gagner en force l'esprit militaire, lorsque nous dirons forts
Navailles, Clerc ou Maupetit, et casernes Bellon-Lapisse ou Margaron.