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                   LE COMPLOT D'ALAGON                     381

« fourni aucun secours apparent, et ils n'ont reçu de moi
« ni troupes, ni vivres, ni munitions de guerre. A la vérité,
;< quelques-uns de mes sujets, animés par le désir de la
« gloire, sont allés grossir leurs troupes; mais n'y a-t-il pas
« aussi d'autres Français en Flandre qui ont embrassé le
« parti de l'Archiduc, ou qui servent en Hongrie, dans l'ar-
ec mée de l'Empereur? La religion n'est pas le motif de la
« guerre que l'Espagne fait dans les Pays-Bas. Elle se sert
« toujours d'un voile si respectable pour recouvrir ses
« ambitieux desseins; on connaît à présent les artifices de
« cette couronne; le masque est tombé, et les monstrueux
« projets qu'il cachait paraissent au grand jour. Lorsque la
« foi et la religion catholique seront vraiment en danger,
« le roi de France, à l'exemple de ses prédécesseurs, sera
« le premier à prendre les armes. Combien de fois les
« Espagnols ont-ils contrevenu aux traités? Ils ont réuni
« tous leurs artifices pour faire soulever mes sujets, dont
« la fidélité était déjà assez ébranlée par la licence des der-
« nières guerres ? Biron, le comte d'Auvergne, le prince
« de Joinville, d'Entraigues et le duc de Bouillon, n'ont
« conspiré qu'à leur sollicitation. Enfin, le complot de
« Meyrargues n'est-il pas une preuve complète de leur
« mauvaise foi? Tant que Jean Taxis (4) est resté en
« France, il a toujours cherché à former de nouvelles
« conspirations et ses successeurs l'ont imité. Mais pour
« excuser la conduite de ses Ministres et se faire des
« preuves contre la vérité même, l'on a extorqué en
« Espagne, par les plus cruels supplices, de fausses décla-



  (4) Jean, prince de Thurm et Taxis, ambassadeur d'Espagne à
Paris, dans les dernières années du xvi« siècle.