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28o          LA PESTE A SAINT-GENEST-MALIFAUX

Lyon, les cours de philosophie et commencé une première
année de théologie. Curieux du passé de sa famille et de
son pays, il a laissé sur l'une et sur l'autre des notes
abondantes et précieuses, qui témoignent d'un zèle éclairé
pour les réunir et d'une fidélité scrupuleuse pour les con-
server. Lui-même, du reste, a pris la peine d'attester sa
délicatesse, en inscrivant, au-dessous de la dernière ligne,
cette phrase significative : copié mot à mot, les premiers jours
de décembre 1768; à Saint-Etienne, ce 6 décembre 1768.
    Louis Jacquemin, dit Donnet, l'auteur, était membre de
la société des prêtres de Saint-Genest-Malifaux, né dans
un des hameaux de la paroisse, à Pleney ou au Violet, il
passa sa vie entière à l'ombre du clocher natal et n'eut pas
l'ambition de servir d'autre église que l'église de son
baptême.
    Pour les autres renseignements biographiques, qui
auraient été ici à leur place naturelle, nous en sommes à
peu près réduits à des conjectures. Quelle est la date de sa
naissance ? Combien d'années a-t-il vécu ? Toutes nos
recherches n'ont abouti à aucun chiffre précis; cependant
en 1623, Jacquemin était prêtre et exerçait ses fonctions
depuis quelque temps déjà, car il nous raconte que pendant
la contagion, il se partagea avec le curé et un de ses con-
frères, le soin des malades et la visite des mourants. Je
suppose qu'à cette époque il approchait de la trentaine, s'il
ne l'avait dépassée; il serait donc né sur la fin du xvie siècle,
toutefois après 1590; il mentionne, en effet, à cette année
l'invasion d'une peste terrible dans le pays et en conscience
 il n'eût pas manqué, s'il eût été de ce monde à ce moment-
 là et si sa bonne chance l'avait gardé sain et sauf, de nous
 l'apprendre.
     En1646, il publie, après l'avoir fait jouer, une pastorale