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 n6                       LUG EN CELTiaUE

   CORNIQUE. — Le répertoire du comique se trouve dans
le Lexicon Cornu-Britannicum, de Rob. Williams, in-4 0 ,
London, 1865. Lug n'y figure que dans des dérivés desquels
il ressort que son sens est celui de « lumière ». Le corbeau
s'appelle Bran vrâs, expression composée de bran(pn vran),
« corneille » et vrâs « grand ».

    Il résulte de ces citations qu'en l'état actuel de la science,
on ne considère pas lug « corbeau » comme celtique. Il est
certain qu'on ne le rencontre ni « en irlandais » ni « en
ancien breton ».
    Il y a, du reste, une considération importante à signaler.
Dans toutes les langues européennes, le nom du corbeau a
été formé par une onomatopée tirée du cri de l'oiseau. Ce
cri a été interprété par des articulations différentes, mais
l'intention est partout la même : grec >w'pac;, latin corvus,
nordique hrafn, vieux haut allemand hraban, celtique vran,
bran, slave vranu (3). L'irlandais fiach ne fait pas excep-
tion, car ch y est une gutturale (jadis c), qui se pro-
nonce comme dans l'allemand nacb (4). — Il n'est guère
admissible qu'un dialecte isolé ait procédé à l'inverse de
ses congénères.

   Est-ce à dire qu'on ne rencontre lug « corbeau » dans


   (3) On a vu dans Iran, corbeau, la racine indo-européenne svar, qui
signifie noir. Le corbeau serait « le noir ». Mais il semble difficile de
ne pas rapprocher bran de la racine vran, bran « sonare » {Bopp,
Burnouf). Cf. aussi le finnois rààwytt « croassement », et le latin
ravus, « rauque », où l'onomatopée est « criante ».
   (4) D'après M, d'Arbois de Jubainville fiach représente uue ancienne
forme vêco—s.