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                        SONNETS                        457




                          IV


                    OUBLIONS!


Souvenirs! souvenirs ! vains échos du passé.
Pâles reflets des jours où j'ai connu la joie,
Et vous, pensers amers où tout espoir se noie,
Pourquoi troubler toujours mon pauvre cœur blessé ?

Quoi donc! un nom déjà sur la terre effacé !
Une image, un refrain que te zéphyr m'envoie,
Un oiseau qui s'envole en chantant sur ma voie,
Un rien ! m'arrache encore un soupir insensé !

Non, fantômes aimés, ne hantez plus mon âme;
Sous les cendres, en paix, laissez mourir la flamme;
Éloignez-vous : assez de tristesse et de pleurs.

Le temps fuit : du repos vient l'heure solennelle ;
Dieu vaut bien qu'on oublie et plaisirs et douleurs;
Je ne veux plus songer qu'à sa voix qui m'appelle.

                                  J. E.    V.   TRIST1S.