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4é4 BIBLIOGRAPHIE ont accumulé des matériaux d'observation, mais sans pouvoir rien dégager de la vérité, des lois exactes qui régissent le système du monde, et que les Grecs avaient entrevues. Pendant qu'en Orient la cosmographie flotte ainsi à travers tant de vicissitudes et de hasards, jusqu'au xn e siècle l'Occident n'ajoute presque rien à l'héritage de Ptolémée. Conformément à la tradition gréco-latine qui inspire de bonne heure tout notre enseignement, l'astronomie constitue bien une branche du Quadrivium, et reste professée, sur les données de l'Ahnageste et des saines prévisions de Pythagore, par Boèce, Bède, Alcuin, Gerbert (i), Honoré d'Autun et Guillaume de Conches. On trouve pourtant déjà quelques précurseurs de Copernic, comme Capella, qui démontre que la Terre n'est pas le centre de toutes les planètes, que Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, etc. Au retour des Croisades, l'astronomie s'infuse un peu de la science islamique ; sous cette influence prennent naissance deux courants, l'un d'imagination, qui porte vers l'astrologie; l'autre qui, à partir du xive siècle, va procéder invariablement et sainement de l'expérience et de la froide raison. Mais, dans ces temps troublés, nos astronomes n'ont rien des immenses ressources que possédaient leurs rivaux aux observatoires de Bagdad, du Caire et de Cordoue ; au milieu de guerres continuelles, les princes occidentaux ne peuvent guère protéger la science, qui trouve heureusement à l'ombre de l'Eglise d'inviolables lieux d'asile. C'est dans les collèges ecclésiastiques que la cosmographie se conserve comme toutes les autres connaissances humaines ; c'est de là qu'elle repartira pour suivre la route parfaitement sûre qui aboutira aux découvertes géniales de Copernic et de Kepler. Roger Bacon, dès la fin du xm« siècle, a préparé un champ nouveau à l'observation, en indiquant nettement la construction des lunettes et des télescopes. La réforme du calendrier ecclésiastique préoccupe vi- vement les esprits et inspire de remarquables études astronomiques : Pierre d'Ailly, George de Purbach, Régiomontan, Wahher de Nurem- berg, publient des travaux considérables, tables d'observations nou- (i) On rapporte formellement à Gerbert (d'Aurillac) l'invention de noire système de numération décimale, fort improprement attribuée aux Arabes.