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                             BIBLIOGRAPHIE                         465
velles, éphémérides planétaires ; on pressent la permanence et la
périodicité du mouvement des comètes ; les instruments se perfec-
tionnent, les progrès de l'horlogerie apportent une rigueur nouvelle
aux observations', au souffle de la Renaissance, jalouse de rompre avec
les .errements du passé, à la lueur d'une meilleure analyse et de mé-
thodes plus sûres, la clarté se fait dans les esprits; soutenues par un
esprit de suite admirable, les conceptions rationnelles se succèdent
avec une vivacité jusqu'alors inconnue, et l'on se rapproche à grands
pas de la vérité qui va illuminer le ciel astronomique aux débuts du
xvi« siècle.
   Par une sélection remarquable, on sait retrouver dans l'œuvre
antique ce qui mérite d'être exhumé et retenu : Pontano reprend
l'opinion de Démocrite sur la constitution de la voie lactée par des
myriades d'étoiles. Par des calculs, des constructions graphiques, des
planisphères bien conçus, on sait résoudre une quantité considérable
de problèmes astronomiques.
   Alors apparaît Copernic (1473-1543), prêtre, médecin et astronome,
qui, soumettant à la critique d'une méthode scientifique infaillible les
données fournies par tous ses prédécesseurs, les complétant par ses
observations propres, poursuivies jusqu'à l'âge de 70 ans, formule la
vraie théorie des mouvements planétaires et met définitivement debout
le système du monde, avec le Soleil au centre, et se mouvant autour
de lui, Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne. Copernic
ne découvre pas encore la courbure exacte des orbites parcourues ; il
s'attarde bien aux épicycles et aux excentriques d'Hipparque ; mais son
système suffit tel quel à expliquer tous les faits connus, et l'ère des
discussions sur la question des révolutions célestes se trouve désormais
irrévocablement close par la conception géniale du chanoine de Frauen-
bourg. Quelques détracteurs, astrologues plutôt qu'astronomes, essaient
de combattre sa doctrine, mais leurs attaques s'éteignent [bientôt
impuissantes, et l'idée du double mouvement de rotation et de transla-
tion de la Terre est irrévocablement fondée; ce fut un coup d'essai de
la méthode philosophique expérimentale ; il est peu de ses conquêtes
ultérieures qui aient plus honoré l'humanité!
  Voilà la magnifique histoire que nous venons de trouver résumée en
200 pages du plus captivant attrait.
   Ce que notre analyse ne peut malheureusement faire revivre, c'est
le charme du style, c'est l'élégance et la précision du langage mis par
         N° 6 — Juin 18S7,                                   30