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                             BIBLIOGRAPHIE                            46 }

drie, jusqu'en 641, époque à laquelle elle va sombrer, avec tant
d'autres richesses accumulées par l'esprit humain, sous les coups des
lieutenants du Prophète.
   Pendant deux siècles, l'éclipsé va être complète, jusqu'au jour où
l'empire arabe arrêté dans ses conquêtes, aura trouvé ses limites de la
Perse aux Pyrénées, aura le loisir de restaurer le culte des lettres et
des sciences, et parmi elles, les études astronomiques reprendront un
splendide essor.
   Les Kalifes achètent partout à prix d'or les copies des principales
œuvres scientifiques grecques, et sous leur règne la géométrie, la phy-
sique, l'astronomie se fondent dans un gigantesque travail de compi-
lation. Des observatoires richement dotés se construisent à Damas et à
Bagdad ; les déterminations de l'obliquité de l'écliptique, de la lon-
gueur d'un degré du méridien so.nt reprises avec un luxe inoui d'appa-
reils et de précautions ; mais, en dépit de cette protection, l'amour de
l'astronomie ne pousse pas de fortes racines dans l'esprit arabe, et
cette science verse bientôt dans l'astrologie qui flatte bien davantage
les goûts, l'imagination et les instincts des Kalifes et de leurs peuples.
   Elle jette un peu plus d'éclat dans la période turque, du IXe au
xine siècle : de remarquables calculs viennent fixer plus exactement
l'obliquité de l'écliptique, la précession des équinoxes ; c'est aux astro-
nomes de cette époque qu'on doit l'introduction des lignes trigonomé-
triques; dans leurs observations, ils s'aident d'instruments d'une dimen-
sion incomparable, comme des sextants et des quarts de cercle de
 7 à 20 mètres de rayon.
   De nouveaux observatoires se fondent au Caire, à Cordoue, à Séville,
à Tolède, à Ceuta, à Tanger, à Maroc ; mais cette expansion, d'appa-
rence brillante, n'apporte aucun progrès véritablement sérieux; on
commente et on refait YAlmagesle de Ptolémée sans lui ajouter de
conquêtes vraiment nouvelles.
   Ces tentatives de restauration sont encore une fois traversées par les
événements militaires : l'invasion mongole au xme siècle vient déplacer
l'axe scientifique, dépouiller Bagdad et Damas au profit de Samarkande,
où les Khans font surgir un magnifique observatoire, pourvu d'instru-
ments plus considérables encore. Mais tous ces efforts n'aboutissent à
aucun progrès réel et sérieux sur la synthèse astronomique de l'École
d'Alexandrie, et c'est bien à tort qu'on attribuerait aux Arabes un droit
quelconque sur les connaissances que nous possédons de nos jours. Ils