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392 VIEUX USAGES LYONNAIS « choir pour essuyer le Saint-Chrême, livré au curé (3). On « se rend à l'entrée du chœur, là le curé fait aux parrains « et marraines un petit discours, dans lequel il leur rappelle « les devoirs qu'ils viennent de contracter, et qu'en l'ab- « sence des pères et mères ils doivent veiller sur l'enfant. (On considérait autrefois comme un lien sacré de tenir un enfant sur les fonts baptismaux, tellement, que la mar- raine ne pouvait se marier au parrain.) RELEV AILLES « Je fus aussi témoin dans la même église de Saint- « Nizier, d'une offrande singulière. Une femme relevée de « couches, venait se faire bénir. Elle s'était placée, modes- « tement à la porte, tenant un cierge allumé, qui avait « servi au baptême de son enfant. Le prêtre en surplis et « décoré de l'étole, se rendit auprès d'elle, lui plaça sur la « tête le bout de l'étole, prononça une oraison, et condui- « sitla femme jusqu'à l'entrée du chœur, il l'aspergea d'eau « bénite, et récita encore quelques prières; après quoi la « femme lui remit son cierge, qu'elle accompagna d'une « bouteille de vin et d'un pain blanc d'une livre (4). G. V. (3) Le baptême du nouveau-né donnait lieu à une distribution de la part des parrains et marraines. Indépendamment de cette distribution pécuniaire, il était d'usage que la marraine fournisse un mouchoir blanc pour essuyer le Saint-Chrême, ce mouchoir plus ou moins riche, selon la fortune de celle qui le fournissait, était ensuite offert au curé, attendu que les objets destinés à une cérémonie quelconque sont consi- dérés, comme des offrandes faites à Dieu. (Note du chroniqueur.) (4) Ce même usage était aussi observé dans le Dauphiné et notam- ment à Vienne.