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                     VIEUX USAGES LYONNAIS                         389

« dédaignait, il prit la jarretière, qu'il baisa avec ardeur et
« la pendit à son col.
  « Cette jarretière était portée ostensiblement par le
« fiancé, pendant tout le temps que durait le plevy, c'est-
« à-dire les quarante jours qui s'écoulaient entre la passa-
« tion du contrat et la bénédiction nuptiale, intervalle
« durant lequel la femme ne pouvait plus contracter, sans
« l'autorisation de son plevy.
  « Chez les Grecs lorsqu'il se faisait des noces de per-
ce sonnes d'une certaine distinction, la jeune vierge en
« marchant au temple parée des dons de l'amour, avait
« soin de relever, avec une riche agrafe, le côté gauche
« de sa tunique, pour laisser apercevoir une brillante jarre-
ce tière, ornée de perles précieuses. Elle la déposait, comme
« un ex-voto sur l'autel de Junon Pronuba, et en échange
« de ce présent, la déesse, faisait distribuer par son mi-
ce nistre, aux jeunes gens qui formaient le cortège, des
« petits bouts de rubans de la même couleur que la jarre-
ce tière. Cette parure de l'innocence virginale, fut prostituée
ce par les courtisanes romaines, qui en firent un ornement
ce impudique de leur vénale beauté. Dans les cérémonies
« nuptiales on remplaça la jarretière par un petit ruban
« allégorique, et les temples de Junon y perdirent (2).


   (2) Dans beaucoup de villages Lyonnais, on a conservé longtemps,
et l'on conserve peut-être encore l'usage d'enlever la jarretière de la
mariée, mais seulement au moment, qu'elle franchit le seuil de la
maison qu'elle doit habiter; l'un des jeunes gens la détachait avec
adresse, en tirant l'un des bouts de la bande qu'on laissait exprès
tomber très bas. La jarretière était coupée en morceaux et distribuée
â chacun des garçons du cortège nuptial qui s'en parait. Quelquefois,
l'épouse ne mettait qu'un lien de chanvre, à la place de la jarretière,
ce qui excitait de gros rires.