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3^0               VIEUX USAGES LYONNAIS


                         MARIAGE

  « J'étais sur la place Saint-Jean, tout occupé à admirer
« la belle façade de cette église, achevée depuis peu
« d'années, lorsque je vis le peuple, s'empresser de courir
« dans la rue Saint-Jean. Je m'y dirigeai comme les autres,
« pour apprendre le sujet du rassemblement, je ne tardai
« pas à m'assurer, que c'était un mariage, que l'on allait
« célébrer dans l'église de Sainte-Croix, et l'on m'instruisit,
« que c'était l'avocat du Chapitre qui allait épouser la fille
« d'un riche marchand. Un des chanoines, comte de Lyon,
« ouvrait la marche conduisant sous le bras la jeune épousée
« habillée de blanc, la tête couverte d'un voile de même
« couleur, surmonté d'une couronne de roses aussi blan-
« ches. Les parents et le reste du cortège, suivaient deux à
« deux dans le meilleur ordre, et parés avec soin.
  « . Arrivés à l'église, le comte remit la future à son père,
« qui la conduisit au pied de l'autel, où l'époux l'avait
« précédée accompagné de son plus proche parent. Les
« deux futurs, à genoux sur un prie-Dieu, entendirent un
« beau discours, que leur adressa un des comtes de Saint-Jean
« qui avait bien voulu honorer, en se chargeant de cette cé-
« rémonie, un des officiers du Chapitre. Il leur représenta
« les devoirs réciproques des époux, avec tant de componc-
« tion, qu'il arracha des larmes de tous les assistants.
  « On procéda ensuite à la bénédiction du mariage, Tan-
ce neau étant béni, le célébrant le remet à l'époux, pour le
« placer au doigt annulaire de la main gauche de l'épouse.
« Mais je m'aperçus que celle-ci ne laissa enfoncer l'anneau,
« que jusqu'à la première phalange du doigt, parce que,
« dit-on, s'il l'eût enfoncé jusqu'à la seconde, la femme
« eût perdu la maîtrise.