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388 VIEUX USAGES LYONNAIS « Le notaire, revêtu d'une robe de palais et décoré du « rabat, se met en devoir de rédiger le contrat de mariage, « d'après les conventions des parties. « L'acte achevé et lu à haute voix, le futur le signe et « présente la plume à la future, pour en faire autant ; aus- « sitôt qu'elle a satisfait à cette formalité, le futur l'em- « brasse pour lui témoigner toute sa reconnaissance de ce « qu'elle veut bien s'associer à son sort, il lui délivre en « même temps les arrhes destinées à sceller leur union; « c'était treize quinaires (i) d'or antiques, renfermés dans « un étui de même matière. Un prêtre bénit les arrhes, et « jette de l'eau bénite sur les futurs. A mesure que les « pères et mères de ceux-ci ont apposé leurs signatures au « contrat, ils accordent à leurs enfants la faveur d'accueillir « leurs baisers, et leur donnent la bénédiction paternelle. « Tous les assistants adressent ensuite leurs félicitations « aux époux. Ces derniers offrent alors, dans de grands « drageoirs en argent, des dragées ou fiançailles. Une colla- « tion abondante et de mets recherchés termina cette fête, « et l'on n'oublia point durant le repas de mettre des « dragées dans les deux verres avec du vin, on les agita, « après on les servit aux fiancés, on mélangea aussi le vin « qui leur fut offert, comme un signe, que désormais tout « doit être commun entre eux. « Avant de se séparer, le futur demanda et obtint de sa « promise, la permission de détacher et retenir une de ses « jarretières, elle était d'un bleu foncé et en taffetas. En « l'accordant, la promise dit à son futur : vous vous souvien- « drez quelquefois de moi, et ne mangerez des oblies, à quoi le « fiancé lui répondit que : c'était le morceau que plus il (i) Petites pièces de monnaie.