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 340         LA PESTE A SAINT-GENEST-MAUF AUX

   Un épilogue, récité avant la chute du rideau, contenait,
en belles et sages maximes, renseignement moral de tout
le drame.

                Enfin suivant notre promesse
                Et nostre desbile pouvoir
                Nous vous avons fait voir
                Le Triomphe de la Bassesse
                Dedans un misérable lieu
                La Naissance d'un puissant Dieu,
                Un Estable changé en Louvre
                Les Bergers préférés aux Roys
                Dieu qui au pauvre se découvre
                Et l'orgueil sousmis aux abois




    Nous ne nous attarderons pas à formuler des critiques
littéraires ; elles seraient déplacées avec un écrivain sans
 prétention, qui avoue que « sa plume est la moindre de la
France » et qui, d'avance, s'engage « à prendre en patience
et de bon cœur tous les blasmes qu'on lui attribuera pour
n'avoir pas orné ses Bergers à la mode ». Tant de modestie
désarmerait les plus sévères.
   Dix ans après le Cid, cette pastorale sent tout à fait sa
province, les lois de la versification n'y sont pas plus res-
pectées que la règle des trois unités, si chère à Boileau, les
hiatus abondent, les élisions de voyelles y sont fréquentes,
le noble alexandrin y marche quelquefois sur plus de douze
pieds; nos Parnassiens s'étonneraient de certains enjambe-
ments par trop hardis. Nous passerions cependant condam-
nation sur ces fautes, si graves soient-elles, si notre poète
avait été aussi entreprenant dans l'invention qu'il se mon-
trait audacieux vis-à-vis de la grammaire et de l'histoire.
Nous l'aurions volontiers loué d'habiller ses Romains et ses