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            BROUCHOUD, SA VIE ET SES Å’UVRES                2JI

 soit en Auvergne, soit dans le Limousin et l'ancien Gomtat
 Venaissin, il avait étendu au loin le cercle de ses recher-
 ches, pour retrouver les preuves d'une communauté d'ori-
gine, dont il présumait l'existence.
    Avec un plan aussi vaste, on s'explique aisément le
retard subi par la publication de ce travail. Malheureuse-
 ment, il ne devait pas lui être donné de le terminer. Depuis
deux ans surtout, sa santé était fortement ébranlée; une
 affection dangereuse, dont il ne soupçonnait pas toute la
gravité, l'avait obligé de se rendre à Vichy, au mois de
juillet 1885, et bien qu'il en fut revenu soulagé et qu'il eût
repris, avec la même vigueur apparente, ses travaux habi-
 tuels, ceux qui le voyaient, dans l'intimité, ne se dissimu-
 laient pas les dangers d'une situation, que pouvait compro-
 mettre la moindre imprudence.
    Une imprudence, en effet, devait hâter la fin de ses
jours. Le 9 décembre 1886, il venait de plaider une
affaire importante, devant la première chambre de la Cour
d'appel; une boisson glacée qu'il prit, en sortant du Palais,
détermina une fluxion de poitrine, et, malgré les soins qui
lui furent prodigués, il succombait, le 15 décembre suivant,
n'ayant pas encore achevé sa 5 8e année.
    La nouvelle de sa mort, si prompte, si inattendue, frappa
cruellement ses nombreux amis. Car malgré son indépen-
dance de caractère et une certaine tendance à la contra-
diction, Brouchoud avait un cœur généreux et dévoué.
Même dans les discussions les plus vives, où il- apportait
toute l'ardeur d'une profonde conviction, il ne lui échappa
jamais une parole blessante pour son interlocuteur. C'était,
en un mot, un homme de tact et bien élevé, et combien
sont nombreux ceux auxquels on ne saurait adresser le
même éloge !