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262        BROUCHOUD, SA VIE ET SES Å’UVRES

qui leur donne le titre de Nobilissimi, la qualification de
nobles, prise, sous l'ancien régime, par les membres du
barreau, comme par les docteurs de la Faculté, était pure-
ment honorifique et personnelle. Car elle ne leur conférait
ni exemption, ni privilège d'aucune sorte et ne pouvait
être transmise à leurs descendants.
   Cette curieuse correspondance, publiée à Paris, en 1860,
sous le titre : De la noblesse des médecins et des avocats en
France jusqu'au xvm e siècle-, fut remarquée, non seulement
parce qu'elle révélait à nos contemporains des coutumes
bien oubliées de nos jours, mais aussi parce qu'on apprécia,
dans ce travail, des qualités de style, que l'on rencontre
rarement dans une œuvre de début.
   Vers la même époque, Brouchoud forma le projet de
traiter un sujet encore plus nouveau et qui, mis à exécu-
tion, eût formé le chapitre le plus intéressant de l'histoire
judiciaire de notre ville. Il venait d'achever la lecture des
Mémoires de Fléchier sur les Grands Jours d'Auvergne, dont la
seconde édition avait été publiée récemment par Chéruel,
et il se trouvait encore sous l'impression que lui avait faite
ce récit, où le drame et l'horrible se mêlent aux plus gra-
cieuses peintures de moeurs, quand il apprit, en même temps,
que des Grands Jours avaient été tenus à Lyon, du 14 août
 au 30 novembre 1596, et que les registres de cette haute
 Cour de justice existaient encore aux Archives nationales.
 Or, si, en plein siècle de Louis XIV, l'histoire des Grands
 Jours d'Auvergne présentait tant d'intérêt, combien plus les
 sentences des Grands Jours de Lyon, tenus au lendemain de
 nos guerres religieuses de la fin du xvi e siècle, devaient-
 elles nous fournir des révélations curieuses sur les mœurs
 de cette époque et les excès commis sous l'empire des pas-
 sions politiques ou religieuses! Aussitôt, il forme le projet