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23O PREMIÈRE PUBLICATION qui retourne à Dieu après la mort, et l'âme, l'ombre des anciens, qui subsiste et se rend dans un lieu de récompense ou de punition, il ressort clairement d'autres textes que cette ombre ne se montre pas et ne vient jamais ici-bas. Dans la parabole de Lazare, c'est envahi que le riche demande que l'âme du pauvre descende sur la terre pour avertir ses parents de ce qui les attend au-delà de la tombe. Dans saint Matthieu seulement, on trouve le fait d'une apparition des morts, mais, distinction essentielle, il s'agit non pas des âmes, mais bien des corps de personnes mortes et ressus- citées réellement. Ainsi, d'après les Livres Saints, il ne paraît pas possible d'admettre l'apparition des âmes des morts. A l'égard du fait qui nous occupe, il reste encore cer- taines difficultés, et, par exemple, la bonne foi évidente des exorcistes et même de la principale actrice de ces scènes, la jeune sœur à qui Alix de Thésieux apparaissait, et qui pourrait être soupçonné d'avoir produit les coups que l'on entendait toujours sous ses pas. Une remarque la disculpe d'une manière irréfragable. La sœur Alix ne lui apparut en personne que trois fois : la première en lui faisant le signe de la croix sur le front et en l'embrassant; les deux dernières en se montrant à ses yeux; mais, dans ce cas, elle ne put voir sa figure, cachée qu'elle était par un long voile. Il est bien évident que si la jeune sœur Antoinette de Grôlée avait joué un rôle, elle se serait bien gardée de dire qu'elle n'avait pas pu voir le visage de la défunte ; elle aurait, au contraire, confirmé la vérité de son récit en décrivant la figure d'Alix, ce qu'elle pouvait faire d'autant plus sûrement qu'elle l'avait connue intimement et avait été liée d'amitié avec elle. Antoinette de G, Mée était donc sincère, mais le trait qui