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        DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES LYONNAIS           23 I

vient d'être cité semble donner la clef du problème. Le
spectre d'Alix, ne se montrant que deux fois et la figure
cachée par un voile, donne à croire que ce prétendu fan-
tôme était une religieuse du monastère qui aurait, à elle
seule, préparé toute cette pièce et joué tout le monde.
   J'abandonne cependant la solution à de plus minutieux
et plus sagaces investigateurs. Pour moi, j'hésite à affirmer
le fait d'une tromperie : il y a tant de choses extraordi-
naires que l'on a taxées d'impossibilité et qu'on est aujour-
d'hui forcé d'admettre.
   Il est certain cependant que souvent des gens pieux ont
cru licite de corroborer par des supercheries, les vérités
dont ils étaient convaincus. Par une disposition d'esprit
injustifiable mais qui n'est pas très rare, ils se persuadent
que la pureté de l'intention, les avantages d'un résultat
louable justifient la tromperie et les mensonges innocents.
Du reste qu'on ne les accuse pas trop : le zèle religieux
n'est pas le seul qui se rende coupable de ces manœuvres
répréhensibles. Sans parler des tromperies inspirées par la
cupidité, il en est d'autres encore. La science fait com-
mettre plus de supercheries encore que l'ardeur religieuse.
Que de mensonges, que de faussetés émises pour sanc-
tionner une doctrine historique? Combien l'archéologie ne
compte-t-elle pas de monuments apocryphes ? Hier encore,
pour ainsi dire, les. membres d'un des premiers corps
savants de France persistaient à sanctionner un mensonge
par leur autorité et ne cédaient que devant l'aveu de l'au-
teur de'la supercherie. Et les faussetés systématiques et
volontaires de la science préhistorique ne se sont-elles pas
multipliées à tel point que la vérité ne peut se faire jour et
qu'il faudra plusieurs générations de travailleurs honnêtes