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         DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES LYONNAIS            22^

 et qui demande à évoquer Samuel, connaissant d'ailleurs la
 présence de l'armée dans le voisinage, n'eut pas de peine à
 soupçonner quel était le visiteur ; le serment par lequel il
 l'assure qu'il ne lui sera fait aucun mal en contrevenant aux
 ordres ,du roi, achève de la confirmer dans ses soupçons, et
 elle finit par le forcer à se découvrir en feignant elle-même
 de l'avoir reconnu.
     Quant à l'apparition, on remarquera qu'elle ne se fit pas
 sous les yeux de Saûl; il ne vit pas l'ombre de Samuel;
 c'est la pythonisse qui lui en donna la description, et ce
 personnage était assez connu en Israël pour qu'elle pût le
 dépeindre exactement. Le roi entendit seulement les ré-
 ponses données par une voix qui semblait ne pas être celle
 de la pythonisse, mais sortir de terre. C'était toujours ainsi,
comme on le voit par divers passages de la Bible, notam-
 ment d'Isaïe, que les sorciers prononçaient leurs oracles et
leurs prédictions. C'est-à-dire que ces imposteurs étaient de
vulgaires ventriloques; la périphrase par laquelle on les
désignait, le montre avec une entière évidence. La Vul-
gateles appelle des gens ayant le python, habentes pythonem ;
mais le texte hébraïque se sert d'une autre expression,
bizarre mais caractéristique, elle dit qu'ils ont l'outre 2ÃK,
ce qui exprime très bien qu'ils parlaient comme s'ils avaient
dans le corps une outre, d'où leur voix semblait sortir; si
bien que les Septante les désignent souvent par l'appella-
tion expresse de ventriloques, èyyaffTpifAuôouç, littéralement
ayant la parole dans le ventre.
    Il n'y a donc pas de doute, la Bible ne permet pas d'ad-
mettre l'apparition des âmes. Par le Nouveau Testament,
on arrive à une conclusion analogue. Quoiqu'un passage de
saint Paul reconnaisse que l'homme se compose de trois
éléments : le corps, que la terre reprend, l'esprit, le souffle