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l62          NOTICE SUR L'Å’UVRE DE LA MARMITE

   « Œuvre de la Marmite ! » — Telle est la désignation
familière de cette œuvre. Bien que ce mot n'embrasse pas
toutes les misères qu'elle soulage, gardons-nous de le
rejeter..., il est populaire; — « le pauvre comprend l'éner-
gique sens de ce mot marmite; il serait peu touché d'une
appellation élégante, ne lui peignant pas avec autant de
réalisme la pratique journalière de la Charité » (2).
   Trois jours par semaine, sur le seuil de cette humble
demeure se pressent de pauvres vieillards ; ils viennent
chercher la portion, (c'est-à-dire, chaque fois deux litres de
bouillon gras, une livre de viande cuite, deux livres de
pain (3) ; — ils reçoivent, en outre, une chemise toutes
les semaines, une paire de draps tous les mois et du charbon
à des époques indéterminées. Vous en voyez ainsi venir
cent soixante-dix, quelquefois davantage ( 4 ) ; — et tous
ne sont pas là. Il en est auxquels la Chanté doit se faire
dans l'ombre, loin de tout regard étranger; pour ces « pau-
vres honteux » la portion est distribuée à domicile.
   La maladie retient-elle chez eux les uns ou les autres, ils
ont la visite du médecin, et plus souvent encore celle des
sœurs, qui, en même temps que des soins dévoués, leur


   (2) Compte rendu de l'année 1868, signé : Cl. Morel de Voleine.
Des documents de 1731 contiennent déjà cette expression de marmite.
   (3) Pour être inscrits, ces pauvres (hommes ou femmes) doivent
avoir atteint l'âge de soixante ans et demeurer sur une des trois paroisses
d'Ainay, Saint-François ou Sainte-Croix.
  Pendant les fortes chaleurs, la viande et le bouillon sont remplacés
par des œufs, du beurre, des légumes, etc.
  (4) Ce chiffre de 170 est celui des vieillards, secourus d'une manière
permanente. — Sont, en outre, admis à recevoir la portion, (en principe
pendant quinze jours), tous les pauvres qui sortent des hôpitaux et sont
domiciliés sur une des trois paroisses.