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I08 UNE VIEILLE ÉTYMOLOGIE DU NOM DE LYON ouvrage. Cette observation méritait d'être accueillie avec le respect dû à la science prudente du grand helléniste français. Cependant M. Charles Mûller fut plus hardi que M. Eg- ger : en 1868 il insérait dans le tome IV de ses Fragmenta historicorum gracorum, t. IV, p. 367 (1868), les K-xtcreiç parmi les œuvres de Clitophon de Rhodes et il y reproduisit le passage du pseudo-Plutarque concernant l'étymologie du nom de Lyon. Depuis, une découverte imprévue est venue démontrer, non pas que les Kriceiç de Clitophon aient existé, mais que l'étymologie donnée, sur l'autorité de cet ouvrage, par le pseudo-Plutarque De fluviis était connue en Gaule au Ier et au 11e siècle de notre ère. En effet, neuf ans après la publication de M. Charles Mùller, notre savant confrère M. de Witte signalait à cette Académie, dans la séance du 9 mars 1877, un médaillon en terre cuite sur lequel est représenté le génie de la ville de Lyon (1); aux pieds de ce génie on voit un corbeau. Ce médaillon date du premier siècle de notre ère. On doit en rapprocher une médaille d'Albin, mort en 198, au revers de laquelle est figuré le génie de Lyon ayant à ses pieds un corbeau avec la légende GEN[/KS] LVG[DUNI~\. Ces documents venaient d'être mis en lumière par M. Froehner qui, dans son ouvrage intitulé : les Musées de France, les avait expliqués par le passage précité où le pseu- do-Plutarque De fluviis cite les Krt'cstç de Clitophon. A quelle date peut avoir été imaginée cette explication du nom de la ville de Lvon? Une observation grammaticale peut servir à le déterminer. (1) Comptes rendus, 1S77, p. 9.