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32 FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS de pouvoir vous dire, comme vous me le demandez, ma pensée sur la manière dont vos recherches pourraient être conduites. A vous dire ma façon de penser, je suis porté à croire que des fouilles dans la Saône à Trévoux ne vous produiront rien. Cette rivière a été draguée dans ce lieu; et tout ce qu'on en a pu retirer est dispersé. Toutefois l'on prétend que feu M. Bouchage et M"" Fèvre, de Mâcon, ont acquis divers objets retirés en ce lieu par la drague. Il me semble que pour étudier aussi complètement que possible la marche des Helvètes et celle de César les poursuivant, il faudrait d'abord chercher à se rendre compte autant que possible : i° Des routes gallo-romaines superposées aux routes celtiques; 2° Des tombeaux celtiques qui existent à Château-Gaillard. Peut-être l'étude de toutes ces choses n'amènerait-elle rien de pro- bant sur la question qui nous occupe, à l'exception toutefois des routes anciennes, mais peut-être aussi pourrait-il sortir de quelques fouilles d'inattendus et précieux renseignements. Je viens de voir M. le Sous-Préfet de Trévoux à qui j'ai fait part de votre arrivée dans cette ville vendredi et qui devait se rendre ce jour-là à Saint-Ëtienne. J'ai pensé qu'il était bon qu'il fut prévenu pour le cas où vous auriez besoin de recourir à lui. Vous vous rappelez sans doute, comme plusieurs fois je vous en ai entretenu, que les deux seules personnes qui s'occupent de l'histoire du pays sont M. le curé de Trévoux, qui a fort bien élucidé la question des Ambarres, et M. Guigue, ancien élève de l'école des Chartes, qui se dévoue à cette étude avec une intelligente ardeur, et auquel, comme je vous l'ai dit ainsi qu'à M. Cadot, je porte un grand intérêt. Je n'ai pas besoin de vous dire combien je me félicite d'entrer de nouveau en rapport avec vous au nom de tant de bons souvenirs et de liens qui me resteront à jamais chers. Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments de haute considération et de cordiale estime. VALENTIN-SMITH.