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28 FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS LETTRE DE M. THIOLL1ÈRE A M. VALENTIN-SMITH (Avec envoi de la. lettre de M. Franqueville du $ décembre.} Chalon, le 6 décembre 1861. MONSIEUR, Le Ministre me demande de la part de l'Empereur de faire faire quelques recherches dans la Saône, à Trévoux, afin d'éclaircir le point de savoir si, en effet, c'est à ce dernier lieu que César battit au passage de cette rivière les Helvètes. J'étais à Lyon mardi dernier, 3 décembre, et comptais avoir l'hon- neur de vous voir, mais M. Martin-d'Aussigny m'a appris que vous étiez à Paris, d'où vous devez être revenu un de ces jours, ou revenir ; je reçois ce matin une lettre de l'Administration dans laquelle le Ministre m'engage à entrer en rapport avec vous. Il s'agit sans doute du passage qui fait l'objet du paragraphe XII du i" livre des Commentaires de la guerre des Gaules. César atteignit avec trois légions le dernier quart de l'armée helvétienne qu'il n'avait pu encore traverser et le détruisit. Il passa lui-même après la Saône au moyen d'un pont qu'il fit jeter. Le passage des Helvètes et de César eut lieu, ce me semble, de la rive gauche sur la droite, c'est-à -dire du département actuel de l'Ain sur le territoire de celui du Rhône. Je compte rencontrer vendredi prochain, 13 décembre, à Trévoux M. Cadot, ingénieur ordinaire, chargé de diriger les recherches, afin de parcourir les campagnes environnantes avec lui, et découvrir, s'il est possible, des indices de la direction de ce passage. Je tâcherai de vous voir après ; mais si vous étiez assez bon pour me donner à l'avance une petite note sur ce que vous sauriez vous-même du pays et sur la manière dont nos recherches devraient être conduites, je vous en serai très reconnaissant. Comme il s'agit d'un service à rendre à la science, dont vous êtes un des adeptes renommés, et dont je n'aspire, dans la circonstance, qu'à être le modeste, mais zélé serviteur, j'espère, Monsieur, que vous voudrez