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S20 [INSCRIPTION RELATIVE A CONDRIEU. tèrent le Lyonnais dans le milieu du XIIIe siècle (1269 à 1271), pour s'emparer des territoires en contestation. A cette époque les bourgeois de Lyon avaient soutenu une guerre sanglante contre le clergé pour obtenir l'affranchissement de la commune lyonnaise. Sous le règne de Philippe-Ie-Bel, de nouvelles hosti- lités eurent lieu entre les Viennois et les habitants de la rive droite du Kbône. En 1330, sous le règne de Philippe de Valois, successeur de Gharles-le-Bel, cette guerre prit un caractère beau- coup plus grave. Dix mille Viennois ou Dauphinois, appuyés plus ou moins ouvertement par le Dauphin , attaquèrent Condrieu, mirent la ville au pillage et saccagèrent tous les environs. Mais les circonstances n'étaient plus aussi favorables pour l'archevê- que et le Chapitre de l'Église de Vienne, souverains du territoire viennois. Les Lyonnais étaient sortis victorieux de leurs luttes sans cesse renaissantes avec le clergé de Lyon, et, en 1312, Philippe-le-Bel avait réuni le territoire lyonnais à la couronne de France. Philippe de Valois n'eut pas plutôt appris les hosti- lités commises par les Viennois, qu'il ordonna à Chauvirey, bailli de Mà eon, de protéger les habitants de Condrieu. Le bailli de Mâcon, avec des troupes tirées du Lyonnais et des provinces voi- sines, emporta d'assaut le bourg et château de Saint-Clair ; la garnison fut passée par les armes. Le château, le bourg et l'église furent détruits ; les Viennois furent obligés de se soumettre. On n'avait cependant rien stipulé pour le bourg de Sainte-Colombe, situé en face de Vienne, sur les bords du Rhône. Philippe de Valois décida Bertrand de la Chapelle, archevêque de Vienne, à faire abandon des prétentions de son Eglise. Cet abandon irrita vivement le Chapitre et les habitants. Le dauphin Humbert II, engagea le pape à intervenir en faveur des Viennois ; il se rendit lui-même auprès du roi de France. Mais toutes ses démarches furent inutiles , et Philippe de Valois , pour mettre fin à ces contestations , unit le bourg de Sainte-Colombe au territoire lyonnais et à la couronne de France, par lettres patentes du 19 mars 1334. II fit construire , à l'entrée de ce bourg et sur les bords du Rhône, une tour flanquée de quatre tourelles garnie de créneaux et de meurtrières.