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                      LE PÈRE DE LA CfUIZE.                        509

prosélytes dans tous les rangs de la société, et, telle était la
force de la contagion, qu'il avait fini par se répandre dans plu-
sieurs Ordres religieux, entre autres parmi les Bénédictins et les
Oratoriens.
   Les Généraux et Supérieurs de ces diverses congrégations,
s'étaient attachés dès l'origine, à proscrire la doctrine nouvelle.
En 1657, le P. Bourgoin, général de l'Oratoire, adressa aux dif-
férentes maisons de cet Ordre une lettre circulaire pour les
obligera la signature du formulaire. La plupart des Oratoriens
bons catholiques s'empressèrent d'obéir ; mais, il y en eut un
certain nombre qui, plutôt que de remplir cette formalité, se
séparèrent de leurs confrères.
   En 1678, le 16 septembre, eut lieu à Paris la sixième As-
semblée de l'Oratoire. On y rédigea un Statut dans lequel il
élait défendu à tous les prêtres de l'Ordre d'enseigner le jansé-
nisme et le cartésianisme.
   L'archevêque de Paris et le P. de la Chaize avaient jugé né-
cessaire l'adoption de cette mesure. La plupart des Oratoriens
souscrivirent le Statut, mais quelques-uns s'y refusèrent. Parmi
eux se trouvait le fameux P. Quesnel, qui souleva depuis de
si terribles tempêtes, et qui provoqua la célèbre bulle Unige-
nitus. Quesnel se réfugia en Belgique, et souffla l'esprit de dé-
sordre parmi les Oratoriens de Mons. Ils se révoltèrent contre
le Statut de l'Assemblée générale ; enfin, après de longs pour-
parlers, leur Supérieur le P. Picquery, finit par donner sa si-
gnature, et autant en firent les Oratoriens de France et de
Flandre (1).
   C'est à cet épisode du jansénisme que se rattachent les deux
lettres suivantes du P. de la Chaize. On y trouvera une nouvelle
preuve de sa fermeté à défendre l'intégrité de la doctrine , et en
même temps de son indulgente sollicitude à ménager les per-
sonnes.


  (1) Mémoires Klirmiulogiques et dogmatiques, toin. II, ]>. 6fi ot sui-
vantes.