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ET DU PRINCIPE VITAL. 433 réellement en émanent. Or parmi les actes que nous savons par la conscience venir de nous, qui seuls en conséquence nous appartiennent, ne se trouvent pas les phénomènes phy- siologiques ; d'où il conclut qu'il est par la démontré d'une manière irréfragable qu'ils dérivent d'un autre principe qui coexiste avec le moi, et que l'homme est un être double sans rémission (1). Le second point de vue de M. Jouffroy sur la vraie portée de la conscience et sur la nature de l'âme est aussi le nôtre ; c'est de Va que nous allons partir, mais pour aboutir a une conclusion toute contraire. Nous laisserons d'abord de côté la conscience et l'observation psychologique, et nous rai- sonnerons comme si, en effet, nous étions dans l'ignorance absolue de la cause des phénomènes de la vie. D'ailleurs, s'ils tombent, en quelque façon, sous la conscience, il faut bien convenir qu'ils n'y tombent pas de la même manière et au même degré, c'est-a-dire avec autant de clarté et de certi- tude que la pensée et la volonté, sinon toute discussion serait superflue et la question serait tout simplement une question de fait immédiatement résolue par l'observation. (1) Cependant, dans ce même mémoire, M. Jouffroy émet un doute favorable à l'animisme : « L'unité de ce qu'on appelle l'homme serail- clle plus intime, et les deux principes vivants qu'on distingue en lui ne se rattacheraient-ils point, dans les profondeurs de notre être, à une subs- tance commune, c'est une hypothèse qu'il n'est pas donné à la science de vérifier, et qui, alors même qu'elle le serait, ne changerait rien aux résultats qu'il lui est donné d'atteindre. » Je trouve aussi l'expression d'un doute analogue dans Barthès lui-même : « Cependant, on ne peut pas affirmer qu'il soit impossible que la suite des temps n'amène la connais- sance des faits positifs, qui sont ignorés aujourd'hui, et qui pourront prouver que le principe vital et l'âme pensante sont essentiellement réunis dans un troisième principe plus général (Nouveaux éléments de la science de l'homme, 2e chap.) Ainsi le double dynamisme semble ne pas être bien assuré de lui-même et ne se considérer que comme provisoire.