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THÉODORE OLIVIER. 401 « devoir de proclamer que le pays perd en lui l'un de ses « meilleurs serviteurs. » Et quand de telles paroles sortent d'une bouche austère comme celle d'un des princes de la science, du sénateur Dumas, elles empruntent un tel cachet de vérité, qu'elles suffiraient peut-être à peindre l'homme auquel elles s'appli- quent, si ce n'était aussi un devoir pour ses concitoyens de projeter la lumière sur celte existence si pleine, et qui der- rière elle a laissé de durables traces de son passage. La naissance d'Olivier coïncida avec une de ces époques néfastes (janvier 1793) qui ne peuvent manquer d'avoir leur influence, et dans celte dale la précoce raison de l'enfant parut puiser de bonne heure l'horreur instinctive du désordre, de l'anarchie, et plus tard la passion de la règle, du droit et du devoir qui caractérisèrent particulièrement l'homme. La sollicitude paternelle qui comprenait que l'instruction peut suppléer à la fortune, la voulut, pour l'aîné de sa nom- breuse famille, forte, solide,.et confia au Lycée impérial de Lyon le soin de développer des apliludes qui se révélaient déjà ; et bientôt cet établissement, si riche en bons élèves, en compta un des plus brillants dans Olivier qui, en 1811, remportait le prix d'honneur de mathématiques ; eu succès lui ouvrit la même année l'École polytechnique où bientôt aussi il tarda peu à se faire remarquer de ses professeurs, un surtout, le digne M. Hachelte, dont l'amitié le fit aimer du célèbre Monge, ce qui décida peut-ôlrede sa carrière, en diri- geant plus particulièrement ses facultés vers la géométrie des- criplive, dont l'élude le préoccupa à ce point qu'il y consa- crait jusqu'aux heures solitaires de l'infirmerie, alors que sa santé cruellement éprouvée forçait son corps à un repos que sa lête ne pouvais partager. Les dernières heures et les derniers efforts de l'Empire trouvèrent, on ne saurait l'oublier, un concours ardemment 26