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346 EXPOSITION DE 1858. brûlé par l'ardeur du soleil et cette mare est si fraîche, qu'où se prend, quand on la contemple, à avoir chaud et soif à son tour. M. de Kniff a ici trois paysages qui lui font le plus grand honneur. Il néglige parfois ses accessoires, mais ses vaches ne seraient pas déplacées dans un tableau de M. Paul Flandrin. M. Boulangé a dû quitter l'atelier de M. Delacroix avant de s'en- régimenter parmi les trois mille peintres qui se disputent la forêt de Fontainebleau pendant la belle saison. Son tableau Sows bois rappelle l'Avenue du château de Pétershein de M. de Kniff, mais il a plus de couleur ; ses feuillages sont massifs et ses troncs d'arbres ont un éclat peu naturel. M. Lortet représente l'école de Calame ; M. Cheret imite davantage, cependant, ce maître genevois ; il lui faut des sites déchirés, des rafales dans les sapins, des torrents écumeus. M. Le Gentilc a une imagination plus paisible; sa Vue prise aux environs d'Aubusson n'est pas dépourvue de sentiment poétique, il s'en faut, mais la peinture est grasse et trop verte. Le Café sur le bas Danube de M. de Tourncminc est plein d'une couleur chaude et lumineuse qui fait rêver à l'Orient : son eau a une profondeur et une transparence bien rendues. Si nous avions un choix à faire, nous hésiterions entre ce tableau de M. de Tournemine et la marine de M. Meycr. M. Girardon a aussi exposé une marine : Les rochers de Mornas ; nous sommes joyeux de lui dire que cette toile nous a réconcilié avec lui, car, avant de la connaître, nous avions cru remarquer dans sa ma- nière quelque tendance vers celle de M. Monticelli. Nous regrettons de ne pouvoir nous étendre plus longuement sur les œuvres de MM. Léon Fleury, Saltzmann, Saint-Marcel, Achard et Brissot de Warvillc qui, à des degrés différents, se font distinguer au milieu de l'encombrement des paysages, par des qualités gracieuses ou sévères. II y a encore dans la salle réservée aux aquarelles quelques pay- sagesqu'il faut mentionner: la Grotte de la Balme et des vues prises au milieu même de la ville de Lyon, par M. Aug. Thierriat, con- servateur du musée et professeur à l'école de dessin ; trois rues