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                       JEHAN PERREAL,                      333

mais encore la répandre dans Lyon , et l'adresser a des
hommes d'élite donl j'ai tout lieu de redouter la critique.
Autant qu'il m'est permis d'en juger , soit par la correspon-
dance de cet éminent personnage (rnagnifici cubicularii),
soit par le témoignage que vous lui rendez entre nous,
c'est un homme de qui nous avons plus à apprendre que
nous n'aurions a lui enseigner. Vous croyez toutefois, par
suite de l'obligeante prévention qui vous aveugle a mon
égard , devoir me presser de répondre à ses questions ; je
me décide volontiers à le faire par la lettre que je joins a la
présente, et en cela, je songe moins a déférer à votre prière,
qui est une injonction pour moi, qu'à désinfatuer les tiers
auxquels vous faites part des faibles productions de ma
plume ; car il est à propos qu'ils cessent de s'imaginer qu'il
y a en moi quelque chose de divin (comme plusieurs ne fei-
gnent pas de l'écrire ) ou du moins qu'ils ne me supposent
pas un tel enivrement de moi-même. Vous me rendrez comme
eux plus de justice en ne voyant en moi qu'un simple mor-
tel que rien ne distingue du commun des hommes. Adieu,
mon cher N..., daignez toujours me compter au nombre de
vos bons amis. Dole en Bourgogne 1509 (trad. de M. P. R.
de Saint-Genis).»
   Anne de Bretagne quitta Lyon le 27 août 1509. Le len-
demain , Jehan de Paris écrivit au Consulat que la « Royne
avant son partement lui avoit dit qu'elle estoit très contente
delà ville, et de ce qu'elle y avoit demeuré; qu'elle a trouvé
ladite ville et les habitans en icelle si bons et de si bonne
 sorte qu'elle en aura longtemps mémoire, et que, quand ceux
 de Lyon voudront quelque chose devers le Roy, elle sera
 contente que l'on s'adresse à elle a cause du vouloir qu'elle
 a de faire plaisir à ladite ville (C. B.)... »
    Jehan Lemaire de Belges, qui avait habité Ville franche en
 Beaujolais vers la fin du XVe siècle, et qui fit imprimer Ã