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A M. VICTOR DE LAPRADE. 308 travaux qui élèveront sa gloire litte'raire au niveau de celle qu'il a acquise dans les luttes du barreau et de la tribune ? Il lui faut le retour h sa santé première, et ces encourage- ments venus de la terre natale, qui impressionnent tous les cœurs et dont personne n'est touché plus que lui. Ces encouragements ne lui feront pas défaut : ils lui viendront de chacun des membres de cette compagnie, dans laquelle il a semblé trouver une famille adoptive, et qui lui a té- moigné , surtout dans un vote récent, tant de respect et tant d'affection. Nous hâtons de nos vœux le moment où M. Sauzet pourra reprendre au milieu de nous la série, trop souvent inter- rompue, de ses brillantes improvisations. En attendant cette époque désirée, son souvenir est ici présent comme il l'est à nos réunions hebdomadaires, et l'éclat même de cette fête ne peut nous faire oublier combien sa parole eût excité l'admiration de tous et complété la gloire du nouvel élu de l'Académie française. Après M. Bonnet, M. Gunet a lu les vers suivants qui ont été vivement applaudis (1) : Pour fêter le laurier qui te couvre la tête, En proposant ce toast, je voudrais, ô poète ! Comme toi, m'exprimer en vers mélodieux, Et t'offrir du nectar de la table des dieux Dans une coupe antique et de forme si belle Qu'elle pût égaler le ravissant modèle Dont tes vers inspirés sculptèrent le contour Pour un festin joyeux que tu donnais un jour. C'était, tu t'en souviens, un de ces jours moroses, Dont la sombre couleur déteint sur toutes choses, Dont le pesant ennui, sous un ciel pluvieux, Est souvent dissipé par l'esprit d'un vin vieux. L'amitié, les amours et la grâce décente Y furent conviés par ta muse pressante, Et la sagesse aussi, dont, souvent, à propos, (1) Pour comprendre la pensée du poète , il faut se reporter à un petit poème de l'auteur des Symphonies, intitulé : la Coupe» 20