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CORRESPONDANCE. Lettre de M. Desevelinges à M. le Directeur de la Revue du Lyonnais, à propos de M. Auguste Bernard. MONSIEUR, LE DIRECTEUR, J'ai lu la dernière lettre de M. Bernard sur la Géographie de Charlieu, et je vous remercie de la note bienveillante dont vous l'avez fait précéder. Elle renferme cependant une petite erreur qui prouve que vous avez vu plus souvent mon écriture que ma personne. Vous m'y représentez aux lecteurs de la Revue comme un vieillard : mon âge n'est pas encore aussi avancé, et je ne puis en réclamer les privilèges. Je ne suis cependant pas en âge d'être encore écolier, comme pourrait le faire supposer le ton magistral que M. Bernard a pris avec moi. J'ai, depuis longtemps, de la barbe au menton, et même elle commence à grisonner. Quant à lui, il se regarde comme un grand maître, puisqu'il prétend qu'on ne peut être d'une autre opinion que la sienne, que par entêtement et amour- propre (textuel). Si j'avais su cela plus tôt, je me serais, sans doute, demandé, avant d'écrire, s'il ne cônveuait pas que je res- tasse dans un respectueux silence sur ses critiques, quelque mal fondées qu'elles me parussent. Mais le mal est fait, et ce qu'il y a de pire, c'est que je suis très-peu disposé à m'amender. Je n'a- voue'pas mes torts. Je suis homme à renouveler ma faute à la première occasion, et cela sans aucune crainte de la férule que M. Bernard se met à la main de son autorité privée, car il n'a pas à cela de titre dont la valeur soit reconnue. J'ai l'honneur d'être avec une considération très-distinguée, Monsieur le Directeur, votre bien dévoué serviteur, DESEVELINGES,