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244 EXPOSITION nu 1858. m chantent* Pourquoi faut-il que [es Charpentiers du ?. VIe siècle , comme les Bohémiens de la ballade de Lenau , aient eu pour l'ocre une passion regrettable? Cette critique ne va pas seulement à l'adresse de M. Bellet- Dupoisat. Le violet et le vermillon sont en faveur grande depuis quelques années ; c'est une maladie endémique et contagieuse. Certains esprits qui se posent en adversaires de la simplicité et du convenu ont mis ces couleurs à la mode -, mais les artistes de bon goût qui aiment la nature et la vraie originalité fuient ces excès. La Famille bretonne, de M. Roussin , serait dessinée et finie comme le petit tableau de M. Joussay , représentant Quel- ques camarades de Pierre Dupont, chantant la chanson de Roche- Taillée , sur Saône, que nous préférerions encore ce dernier, parce que la couleur est plus naturelle et moins choisie pour at- tirer les regards. Vous croyez que la bizarrerie de votre pinceau cachera les fautes de votre crayon, et rachètera la pauvreté de .votre idée? Vous vous trompez étrangement. Vous répétez , sur a foi du Corrége, que Titien ne savait pas dessiner?,.. D'accord, mais peignez comme lui et nous serons heureux de vous l'en- tendre citer comme exemple. M. Magaud est à l'abri de ce reproche. Il est encore loin de Meissonnier, mais, comme lui, il marche sur les traces de Terburget deMetzu; comme lui, il recherche les petits cadres et les scènes peu compliquées. Il rend avec finesse les détails de ses toiles exiguës. Il n'y a qu'un personnage dans son tableau, mais ce personnage a toujours le mouvement qui convient à Toecupa- tion que le peintre lui a prêtée. Je dis qu'il n'y a dans son tableau qu'un personnage, je dirais avec autant de raison qu'il n'y a dans ses cinq cadres qu'une seule femme présentée dans des attitudes diverses. Mettre en tête à tète une femme et un perroquet est tout à la fois malicieux et intéressant ; c'est le fait de M. Billotte. Je vou- drais que son Déjeuner fût placé à côté de la Cendrillon, de M. Magaud. La tête de la femme est louable, mais il y a peut- être des lourdeurs dans la taille, et la jupe.... J'allais faire une critique déplacée ; sous le règne de la crinoline, il faut s'at-