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LA HAUTE-LOIRE A VOL D'OISEAU. (Fin (1). Possesseur d'une Jeanne d'Arc, charmante statuette en albâtre, l'abbé M.*^* la faisait admirer un jour à Mr. *** archéologue, fin connaisseur, occupant une place distinguée dans la société aca- démique du chef-lieu. Après une longue causerie, le savant, tou- jours tenant la statuette, s'apprête enfin au départ.—L'abbé, dit-il, une idée. Si vous faisiez cadeau à notre musée de cette charmante réduction ? — Non, j'y tiens et je la conserve. — Bah ! vous aimez trop et l'art et votre pays pour vous refuser à ce petit sacrifice. — Non, vous dis-je. — Eh puis vous aurez la satisfac- tion d'être cité dans nos annales pour cette générosité. — Mais, je vous assure... — Allons, allons, permettez-moi, dans l'intérêt général, de vous forcer un peu la main ; je vous remercie, adieu.... — E t le pauvre perclus voit disparaître son cher trésor, sans pouvoir autrement protester que de la voix et du geste. La statuette depuis figure avec honneur dans la collection particulière de M. *** !! En vous contant sa mésaventure, moitié sérieux, moitié riant, le victime, comme représailles, ajoute une petite anecdote où l'amateur fut moins heureux. Il faut dire que, dans cette chasse aux antiques, le savant du Puy, avec le flair qui le distingue, était entré chez un M. L. riche propriétaire de l'endroit, lequel s'empressa de lui montrer une râpe ancienne à curieuses ciselures. — Mon cher Monsieur, voilà un morceau remarquable, dont vous devriez faire l'offre au musée ; votre nom figurerait dans nos annales etc.... et M. L. s'était fait un plaisir de concéder l'objet convoité ; il parla même (1) Voir la Revue de janvier dernier.